Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Voilà ce qui s’appelle une synthèse ! Notre ami Philippe Pichot-Bravard publie sous forme d’essai une étude sur la notion de droit naturel dans l’histoire, depuis l’antiquité jusqu’à notre dernière modernité. Étude substantielle, quoique nécessairement résumée pour la rendre accessible, digeste et publiable pour le grand public.
On ne peut que saluer cette magistrale présentation aussi complète que parfaitement éclairante. Philippe Pichot-Bravard est un auteur reconnu qui s’est fait une autorité dans le domaine du Droit, de l’histoire et de la philosophie du Droit. Il s’agit presque d’un manuel à recommander à tous les étudiants qui sont intéressés par ces matières et qui sont en recherche d’une direction politique. Aujourd’hui, ces analyses sont plus que jamais nécessaires pour comprendre les enjeux philosophiques, politiques, juridiques, éthiques des choix qui, au nom d’une fausse liberté, sont imposées aux peuples et aux individus. Au nom de la démocratie. Une démocratie complètement manipulée ! Intellectuellement d’abord.
Aboutissement d’une terrible évolution dont il faut bien saisir les origines et qui dévie totalement de ce que l’humanité a pensé de plus haut, de plus vrai, de plus noble sur ce point essentiel de la nature du droit, de la notion du juste, du principe même de la dignité humaine. L’auteur fait une récapitulation générale : depuis Socrate qui s’oppose aux sophistes, depuis Aristote qui définit l’homme et le situe dans l’ordre du monde, depuis Cicéron qui fonde le Droit sur une philosophie de l’ordre cosmique et politique, jusqu’aux auteurs chrétiens des premiers siècles qui fusionnent sagesse humaine et révélation divine, tel saint Augustin, puis, dans la suite de cette première chrétienté, les jurisprudents qui formulent la définition des droits, enfin jusqu’au magnifique épanouissement du XIIIe siècle où brille le nom de Thomas d’Aquin, le sommet de l’École qui est encore aujourd’hui la référence de la seule et véritable pensée ecclésiale sur le sujet.
Le professeur Pichot-Bravard balaie ensuite toute l’histoire et signale au passage les dérives, toutes issues du nominalisme et du subjectivisme, qui peu à peu, surtout à partir de XVIIIe siècle et avec la Révolution française, dévoient la pensée occidentale, malgré un renouveau puissant du droit naturel au XIXe siècle, non seulement avec les idées contre-révolutionnaires, mais aussi avec la naissance du courant nouveau d’un certain conservatisme libéral à la Guizot, à la Tocqueville.
L’ouvrage est passionnant à lire. D’ailleurs, en le lisant, on ingurgite des bibliothèques entières. Il s’achève « naturellement » sur la pensée de Benoît XVI qui fut le pape qui a le mieux exposé « la problématique » moderne sur le Droit en général et les droits de l’homme en particulier, dans leurs rapport avec la raison d’abord – droit naturel – puis avec la foi, les peuples chrétiens tournant le dos à ce qui les constitue comme civilisation. Un livre à mettre dans toutes les mains d’étudiants qui veulent aller plus loin que leurs questions de cours.
Le droit naturel, Philippe Pichot-Bravard, Préface du cardinal Raymond Burke, Via Romana, 180 p., 17€