Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Rendons grâce à Rémi Brague. Le philosophe ose porter le regard sur « le cœur nucléaire » des religions. Il en décrit le fonctionnement intime. En fait, il poursuit son enquête, déjà longuement commencée dans ses essais antérieurs, sur ce qu’on nomme les religions, la religion. Surtout celles qu’il connaît vraiment, qu’il a toujours étudiées, non seulement en philosophe, mais encore en linguiste, en historien, bref en savant : autrement dit ce qu’on appelle les 3 « monothéismes », juif, chrétien, musulman, ou encore les religions du « Livre ». Les deux appellations sont fausses, archi-fausses comme le montre notre philosophe, et entraînent toutes sortes d’erreurs d’appréciation et couvrent les à-peu-près hypothétiques mais affirmés de manière péremptoire et répétitive qui se lisent et s’entendent à longueur de journée. Le monothéisme juif est le fruit d’une histoire ; l’unité du Dieu chrétien n’est pas l’unicité divine des deux autres religions, en raison même de la révélation trinitaire. Le Dieu du Coran est un être aussi « un » qu’impénétrable et solitaire. La conception du salut est par conséquent radicalement différente, donc pareillement les initiations au mystère et à la vie comme les rapports à la raison, au jugement, à la critique. Il s’ensuit des anthropologies et donc des habitudes et des comportements, des mœurs et des règles qui ne souffrent pas les amalgames superficiels ni les confusions de genre. La politique évidemment s’en ressent comme la distinction du spirituel et du temporel.
Le chapitre sur la violence est particulièrement éclairant. Mettre sur le dos de la religion en général les cruautés de l’histoire et les déchaînements actuels de fureur meurtrière est tout simplement une méconnaissance profonde des réalités religieuses.
Le ton de l’ouvrage est modéré, parfaitement et presque trop pondéré. Aucune polémique. Un retour aux sources qui forcent à s’interroger soi-même sur Dieu. Nos pseudo-experts feraient bien de s’informer avant de parler.