Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Après la chute de l’URSS et la fin de la Guerre froide, certains penseurs, notamment occidentaux comme Fukuyama et sa théorie de la « fin de l’Histoire », estimaient que le monde allait s’apaiser et que les pays se convertiraient à la démocratie libérale et au libre-échange. Force est de constater qu’il n’en est rien aujourd’hui ; les rivalités perdurent entre grandes puissances, certaines renforçant même leurs régimes autoritaires. De plus, si la mondialisation a favorisé les échanges et la mobilité, elle n’a pas mis fin aux rapports de puissance et a, au contraire, multiplié les terrains de confrontation. Dans son ouvrage, Thomas Gomart, directeur de l’IFRI, décrit les différentes tensions qui rendent le monde incertain. Il permet au lecteur d’appréhender de façon synthétique les principaux défis d’aujourd’hui et de demain, tout en concluant chacun de ses chapitres par une prospective sur le court, moyen et long terme. Ainsi, s’inspirant de la pensée de Machiavel, l’auteur analyse les principaux dossiers contemporains, notamment les ambitions mondiales chinoises, les demandes et productions d’énergies, les perspectives de la puissance américaine, les luttes pour le contrôle des espaces ou encore la résurgence de la Russie. De même, il s’attache à dépeindre les évolutions en matière de forces armées, s’interroge sur la capacité de l’Europe à s’intégrer à ce nouvel ordre international en émergence, analyse les dessous des activités commerciales et décrit la multiplication des tensions dans l’espace méditerranéen et au Moyen-Orient. Enfin, l’auteur aborde le sujet des flux migratoires et de leur corollaire identitaire, avant de se pencher sur le cas de la France et sa place dans ce nouveau monde. Dans ce livre bien documenté, l’auteur affiche sa sympathie pour l’UE et sa méfiance à l’égard des partis « populistes ». Pour autant, il propose des clés qui permettent de mieux appréhender les changements en cours dans le monde. En outre, il met en garde les Européens sur leur schéma obsolète du multilatéralisme face à un monde qui évolue vers la multipolarité. Or, comme le montre l’évolution des espèces, seules survivent celles qui s’adaptent aux évolutions autour d’elles.