Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Les éditions Tallandier lancent ce qui sera peut-être une collection de beaux petits ouvrages, à mi-chemin entre les « Découvertes Gallimard » et les livres aux cartonnages rouges qu’on donnait en prix aux enfants des écoles. Leurs auteurs nous racontent Champlain et Lapérouse, deux Français, deux explorateurs, deux destins malheureux. On jurerait qu’il s’agit d’exalter, chez les écoliers, les vertus du courage, de l’abnégation et de la science – ou les dangers du scorbut. On est presque chez Jules Verne, d’autant que les deux biographies se lisent vite et facilement et sont agrémentées de nombreuses gravures (et d’une traduction en anglais à la fin de chaque chapitre). L’auteur du Champlain insiste beaucoup sur sa tolérance et le pare de toutes les vertus qu’on prise aujourd’hui. On se consolera de ce léger anachronisme en lisant le détail d’une partie des infamies anglaises au Canada, honnêtement rapportées. On sera navré en imaginant ce que le voyage de Lapérouse aurait pu rapporter comme moisson scientifique, et énervé par la pitoyable expédition de secours partie en 1791. François Bellec rédige là un récit exact, vivant et prenant. Il faudra attendre 1828 pour que Dumont d’Urville puisse contempler « à douze ou quinze pieds de profondeur […] les débris de ce grand et glorieux désastre ». Débris qui surgissent aussi des campagnes menées sans relâche depuis 1981. Vanikoro, tombeau de Lapérouse, n’a pas encore livré tous ses mystères.