Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Ce n’est pas un traité de botanique, non plus qu’un manuel de paysagiste. Ou alors c’est une botanique particulière à laquelle Jean-Louis Kuffer désire nous initier. Une botanique-critique rassemblant des livres que l’auteur a voulu partager. Les jardins suspendus est en effet le recueil de la majeure partie des critiques littéraires et des récits de rencontres effectuées par Jean-Louis Kuffer durant la période « 1968/2018 ». Ces jardins qu’il fait butiner vibrent, s’illuminent, s’animent sous sa plume de milles sonorités, milles coloris et milles fleurs.
L’auteur ne s’exprime pas seulement pour les adeptes des cercles littéraires… Il a le souci de la clarté, de la simplicité. Brefs ou longs, réservés ou lyriques, poétiques même en prose, les chapitres s’enlacent pour dévoiler auteurs et œuvres entraînés dans une farandole qui les étrenne sans les déflorer. Si les références peuvent parfois manquer au profane pour saisir les subtilités de sa pensée, il réussit à faire ressentir l’âme des écrits et peut-être même des écrivains avec une finesse toute personnelle.
La richesse de ces jardins mérite qu’on s’y arrête car, au-delà de la critique littéraire dans laquelle il excelle, Jean-Louis Kuffer semble habité par un seul élan : le don. Ce désir de partage est la véritable sève de ce recueil, il l’irrigue et le fait battre jusqu’à la dernière page… Jusqu’à cette bibliographie « Pour mémoire, ou dans la foulée… » où il nous invite à arpenter par nous-mêmes les livres butinés.
Ce livre sur les livres est l’incarnation de la citation d’André Dillard qu’il met en exergue : « Pourquoi lisons-nous, sinon dans l’espoir que l’écrivain rendra nos journées plus vastes et plus intenses, qu’il nous illuminera, nous inspirera sagesse et courage, nous offrira la possibilité d’une plénitude de sens, et qu’il présentera à notre esprit les mystères les plus profonds, pour nous faire ressentir de nouveau leur majesté et leur pouvoir ? » L’espoir n’est pas déçu, bien au contraire, et cette promesse tenue nous pousse à vérifier les autres.