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Demain, l’Église
Notre ami Michel Michel, bien connu des milieux de l’Action française et traditionnels, sociologue de son état, universitaire et chercheur, qui s’est spécialisé par goût et par vocation singulière dans la sociologie et la psychologie politiques, s’est intéressé parallèlement à la sociologie religieuse et, plus particulièrement, à l’évolution du catholicisme.
Comment d’ailleurs séparer politique et religion, s’il convient bien évidemment de les distinguer ? L’une retentit sur l’autre et réciproquement. Depuis toujours. La modernité laïque, qui érige la laïcité comme un dogme, n’y échappe pas. La politique, sous les auspices de cette modernité, est devenue ainsi une religion qui enfante morale, commandements et dogmes aux contenus absolus ; et la religion pareillement est devenue, quant à elle, une politique avec des objectifs de transformation du monde et d’adaptation au monde. C’est cette confusion des genres, ce fatras invraisemblable, ce mélange des langues, qui se présente du côté ecclésial comme une nouvelle pentecôte, que notre auteur analyse avec la plus vive et la plus fine des sagacités. Il ajoute une note très personnelle à l’exposition des constats qu’il établit et qui sont fortement documentés ; c’est que son expérience de fidèle attentif se fait l’écho des événements, vécus depuis le concile Vatican II, aboutissant sous ses yeux de croyant et de savant à cet effondrement sociologique, à ce néant politique et à cet effroyable désastre religieux. Le modernisme et le progressisme n’ont triomphé dans l’Église que pour provoquer en cinquante ans la plus grande catastrophe de toute son histoire. Reste que la Foi est toujours là et Michel Michel se plaît à inventorier toutes les forces subsistantes, naturelles et surnaturelles, même marquées par le péché, qui autorisent des pensées optimistes de renouveau. Les causes de la décomposition sont connues, répertoriées, archi-analysées : la religion du Dieu qui s’est fait homme est devenue la religion de l’homme qui se fait Dieu. Un livre à lire et à méditer. Quand la sociologie se fait théologie… dans la tradition des Pères. C’est que tout est grâce.