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« Délivrez-nous des mythes »

« J’ai échoué, oui, mais j’ai tant appris ! Et retenu plusieurs leçons. La grande majorité des royalistes courent derrière un lièvre qu’ils n’ont pas envie de rattraper ; ils cultivent un donjuanisme politique, leur plaisir est dans la course, pas dans la prise ; d’autant qu’il faudrait alors définir ‘hic et nunc’ à quoi pourrait ressembler cette monarchie au XXIe siècle. »

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« Délivrez-nous des mythes »

Sans doute le dernier ouvrage d’Yves-Marie Adeline, dont ces lignes sont tirées, ne laissera-t-il pas indifférents nos lecteurs qui pourraient y voir une manière de Règlements de comptes à O.K. Corral. Mais qu’ils se rassurent : il n’en est rien ! Passées les murailles de son Château du roi dormant, ce château de Bagnac immortalisé par le peintre Le Falher dans l’atelier duquel débute le récit, l’auteur nous entraîne dans un périple étourdissant, nous faisant enjamber les siècles, côtoyer les figures ensevelies de notre panthéon royal, mêlant, avec la maestria qui est la sienne, la petite histoire à la grande.

Si la plume est quelquefois mordante, elle n’est jamais acerbe. Bien sûr, Yves-Marie Adeline, retouche, un peu à la hâte, certains portraits, et nous livre quelques indiscrétions que l’on aurait préféré ignorer, mais sans perfidie ni méchanceté. Le Château du roi dormant est surtout pour l’auteur l’occasion de nous ouvrir grandes les portes de son Royaume aux désillusions, nous rappelant, à nous qui attendons que refleurissent les lis, qu’il y a malheureusement loin de la coupe aux lèvres. Laissons le dernier mot non plus à l’auteur, ni même à l’essayiste, mais au poète Adeline, avec qui nous nous souvenons que tout toujours est dans la main du jardinier céleste :

« C’est vrai je fus aux temps mérovingiens

J’ai vu sourire, pleurer les yeux de Dagobert

Ses yeux de chair

Il vivait il était roi des Francs

Et toi tu rêves de Justinien

Mais il est mort le guerrier Bélisaire

C’était avant

Tu es déjà demain

Eh quoi ! que voudrais-tu que je te dise ?

La France fille aînée de l’Église ?

Mais tu le sais déjà

Va

Va pèlerin

Laisse-moi

Dieu seul engendre les rois. »

 

 

Yves-Marie Adeline, Le Château du roi dormant. 2024, 128 p., 4,48 €

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