Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Junichi Saga, né en 1941 au Japon, médecin et écrivain, nous livre dans son recueil Mémoires de paille et de soie une chronique de la vie quotidienne dans tous les secteurs du petit village Tsuchiura du Japon d’avant-guerre. La cinquantaine de témoignages patiemment recueillis auprès de personnes âgées de 80 ans et plus donne une vision précise des mœurs et coutume d’antan : le sac en papier rempli de lucioles pour éclairer l’enfant faisant ses devoirs, les familles de pêcheurs vivant toujours nus sur la grève l’été, l’utilisation de sandales de paille ou de socques de bois, la confection de gâteaux faits d’une variété de riz glutineux pilé dans un mortier puis séché au soleil ou cuit à la vapeur les jours de pluie, ou celle du tofu obtenu par des graines de soja moulues et trempées dont la purée obtenue, mise dans un double sac long d’1 m 20, sur 60 cm de large, était pressée par des femmes pour en extraire le lait jusqu’à ce qu’il ne reste que la lie. Un travail exténuant ! Autre tradition : la coiffure des femmes indiquait leur âge, leur position sociale et les différentes étapes de leur vie : le Shimada des dix-sept ans, chignon divisé en deux, parce qu’à cet âge le sens du devoir commence à vaciller ; à 19 ans le port du Yuiwata, chignon plus bas, plus plat, symbolisait la parfaite maturité jusqu’au mariage, où la femme adoptait le style Maru-mage : retour au chignon rond et unique pour montrer que le cœur de l’épouse ne faisait qu’un avec celui de son mari… Cet ouvrage au style délicat, illustré par les dessins et peintures du père de l’auteur, recréant le Tsuchiura de son enfance, est un écrin de souvenirs nostalgiques car évocateur de la fin d’un monde. Une façon de conserver et transmettre en héritage toute la spécificité du pays du soleil levant.