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Combattre l’empire du mensonge

Après avoir publié les deux premiers volumes de sa série d’essais L’Homme et la Cité, Stanislas Berton, ancien chef d’entreprise et spécialiste des risques systémiques, revient aujourd’hui avec un remarquable tome III consacré à la désinformation, à l’« empire du mensonge » et à la guerre qui oppose le totalitarisme mondialiste à un nouvel ordre international multipolaire. Entretien d’Henri Baclet avec Stanislas Berton.

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Combattre l’empire du mensonge

Stanislas Berton, vous publiez aujourd’hui le troisième tome de vos essais. Après avoir évoqué le virus et sa gestion aberrante, le mondialisme et la guerre cognitive, vous analysez désormais la guerre qui oppose les forces mondialistes aux peuples libres. Pouvez-vous développer pour nos lecteurs vos réflexions sur « cette nouvelle guerre mondiale » où se joue actuellement, à l’insu de la plupart de ses habitants, l’avenir de notre planète :

Comme je l’explique dans le livre, nous nous trouvons aujourd’hui au cœur d’une troisième guerre mondiale qui n’a pas attendu le très médiatique conflit russo-ukrainien pour débuter. En effet, l’Ukraine n’est qu’un front d’une guerre plus vaste dont l’essentiel se joue hors du champ des caméras de télévision (guerre monétaire, guerre énergétique, guerre bactériologique, guerre de l’information) et qui oppose les nations souveraines au projet de Nouvel Ordre Mondial dont l’OTAN constitue le bras armé et les médias de masse, la branche « propagande ». À ce sujet, rappelons que l’une des caractéristiques des guerres hybrides est d’abolir toute distinction entre les civils et les militaires. Tout le paradoxe de la situation actuelle est que les populations occidentales se trouvent impliquées dans cette guerre sans se douter de son existence, ni même avoir conscience d’y participer !

Justement, le premier chapitre, « La Guerre invisible », décrit la réalité de cette guerre et présente les forces en présence, à commencer par ce que vous appelez « l’alliance antimondialiste » et son plan pour mettre le projet de Nouvel Ordre Mondial en échec.

Comprendre ce qui se joue sous nos yeux suppose d’abord de reconnaître qu’il existe bel et bien un plan de domination mondiale par une oligarchie dont l’objectif principal est la dissolution des peuples et des nations dans une « gouvernance mondiale » fondée sur l’eugénisme, la technocratie, la surveillance de masse, et dont le « progressisme » (culte du progrès, droits des minorités, promotion de toutes les déviances morales et sexuelles) constitue l’idéologie officielle. Ce projet mûri de longue date – la Société Fabienne de la fin du XIXe préfigure, par exemple, le Forum économique mondial de Davos – trouve aujourd’hui son aboutissement grâce à un long processus d’infiltration et de subversion des institutions reposant sur la technique des « petit pas ». Or, ce projet de domination mondiale, bien avancé en Occident, se trouve rejeté et contesté par une alliance antimondialiste menée par les deux grandes puissances encore souveraines que sont la Russie et la Chine, auxquelles viennent s’ajouter les autres pays qui composent les BRICS.

Si je suis bien votre analyse, la Russie autocratique de Poutine et la Chine athée et communiste de Xi Jiping seraient donc à l’heure actuelle les deux pays qui défendraient la liberté dans le monde !

Ces deux pays défendent avant tout leurs intérêts et cherchent à se préserver de la décadence morale, spirituelle et politique que l’Occident cherche à exporter dans le reste du monde. Dans son livre La notion de politique, Carl Schmitt explique que la distinction politique fondamentale est celle entre l’ami et l’ennemi. À l’heure actuelle, force est de constater que la Russie et la Chine sont engagés dans une lutte à mort contre le mondialisme, lutte dans laquelle ils sont soutenus par 80 % de la planète et où ils remportent de belles victoires, qu’il s’agisse de la dédollarisation progressive des échanges, de la destruction des forces et des ressources de l’OTAN en Ukraine ou de l’émergence d’un monde multipolaire via les BRICS. Tous ces revers ouvrent une fenêtre d’opportunité pour la résistance patriote dans des pays qui, comme la France, vivent sous le joug mondialiste depuis des décennies, voire des siècles.

La partie serait-elle donc gagnée et les forces mondialistes en déroute ?

Ne nous réjouissons pas trop vite ! Tous les éléments que je viens d’évoquer prouvent que le projet, dans sa dimension mondiale, a échoué. Malheureusement, l’Occident, et la France en particulier, demeurent de véritables bastions du mondialisme et il est à craindre que nos classes dirigeantes, confrontées à l’échec de leur projet, cherchent à nous entraîner avec eux dans leur chute. Un animal n’est jamais plus dangereux que lorsqu’il est blessé et acculé. Heureusement, les preuves quotidiennes de l’incompétence, de la corruption et de la trahison de nos classes dirigeantes conduisent chaque jour de plus en plus de Français à prendre la pilule rouge et à se libérer de l’empire du mensonge ! N’oublions jamais que la force de nos adversaires repose en grande partie sur leur capacité à manipuler l’information et à cacher la réalité de la guerre qu’ils mènent à leurs propres peuples. Dans un tel contexte, comme le dit l’Évangile, c’est le mensonge qui asservit et la vérité qui libère !

Dans le second chapitre, vous abordez justement, à la suite du grand écrivain russe Soljenitsyne, qui nous invitait à « refuser de participer personnellement au mensonge », cette succession de mensonges sur laquelle est fondée l’Occident moderne. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Tout travail de recherche et d’analyse honnête et sérieux conduit à la conclusion que la civilisation occidentale est, depuis les deux derniers siècles au moins, fondée sur un tissu de mensonges dont les plus graves concernent la Révolution Française, le « progrès » des Lumières ou encore la religion républicaine de la laïcité, de l’égalité et des « droits de l’Homme ». S’attaquer à ces mensonges, c’est s’attaquer aux faux dieux et aux idoles que vénèrent nos contemporains et auxquelles ils sont sacrifiés sans même en avoir conscience. C’est un travail pénible, parfois douloureux, mais absolument nécessaire car rien de durable ne peut être construit sur des mensonges. J’en parle avec d’autant plus d’humilité que mon propre travail m’a conduit à remettre en cause nombre de mes certitudes et sur ce point, je vous garantis que mêmes les lecteurs les plus « éveillés » de Politique Magasine risquent d’être interpellés par certaines questions soulevées par mon livre.

Votre livre comporte en effet plusieurs traductions inédites et absolument passionnantes d’auteurs anglo-saxons dont celles de Martin Geddes, un penseur anglais du « grand réveil des peuples » totalement inconnu en France. Pourquoi ce travail de traducteur occupe-t-il une place aussi importante dans votre série l’Homme et la Cité ?

Ces traductions représentent la mise en pratique des principes qui ont toujours guidé mon travail : être capable de donner la parole à des gens plus brillants que moi, aborder la connaissance de façon transversale, et enfin, montrer la réalité d’un réseau de résistance mondiale aux forces du mensonge et de la destruction. Cette approche m’a permis, pour ce volume III, de proposer, pour la première fois en France, les textes exceptionnels de Martin Geddes, une traduction inédite d’un article de feu David Graeber sur les bullshit jobs (les emplois bidons) et enfin un texte extraordinaire du site américain Matt’s musings, qui, avec beaucoup d’érudition, démontre que le phénomène transgenre trouve ses racines dans les revendications féministes et la littérature sataniste du XIXe siècle !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous ne craignez pas de bousculer votre lecteur et de le faire sortir de sa zone de confort intellectuel !

Pour tout vous dire, cette série L’Homme et la Cité est née en partie de ma frustration vis-à-vis du cloisonnement actuel des savoirs et du refus de la prise de risque dans le monde des idées. Même dans la dissidence, un certain conformisme intellectuel règne et empêche certains sujets, pourtant essentiels, d’être porté à la connaissance du public ou mis sur le devant de la scène. Si vous saviez combien de personnes m’ont conseillé de ne pas parler de Q (appelé QAnon par les grands médias), du satanisme, ou de certains sujets trop « complotistes ». Cette obsession permanente de la respectabilité nous maintient prisonniers du « cercle de la raison » tracé par nos ennemis. Mieux vaut, comme Trump, être le chien dans le jeu de quilles et refuser de jouer selon les règles fixées par nos adversaires, sans pour autant renoncer à la méthode et à l’examen rigoureux des faits. À ce titre, toutes les informations que je communique font l’objet d’un travail scrupuleux de vérification et une importante bibliographie permet aux lecteurs d’aller creuser les différents sujets que j’évoque.

Ce qui est frappant dans ce livre, c’est que vous adoptez une grille de lecture religieuse pour nombre de phénomènes, du « progressisme » au marxisme en passant par la laïcité ou la religion du Covid. Religieux d’abord ?

Ma grande découverte de ces dernières années est que tout procède du religieux et que les erreurs politiques sont toujours, en dernière analyse, les conséquences d’erreurs théologiques. À titre d’exemple, tout le projet mondialiste repose sur une lecture inversée du récit de la Genèse avec Satan perçu comme le libérateur de l’Homme. Une telle conception nous conduit directement au transhumanisme, au transgenre et à toutes les dérives de la société moderne. De la même manière, le marxisme, en refusant la réalité de la Chute, promet aux hommes le paradis sur terre. La même logique s’applique au climat, au Covid, au progrès, etc. Face aux disciples de toutes ces nouvelles hérésies, la seule bonne attitude consiste à dire qu’en tant que Français et catholiques, nous avons déjà une religion et qu’en conséquence nous n’en avons pas besoin de nouvelle.

Vous terminez votre livre sur un essai fondamental où vous rappelez le statut d’État-civilisation de la France, à condition que notre pays retrouve et assume son rôle de grande puissance catholique et déchire le voile du mensonge des « Lumières ».

Absolument. L’avènement d’un véritable monde multipolaire ne peut passer que par le retour d’une France catholique dans le concert des nations. Il ne s’agit pas là d’un simple article de foi mais d’une nécessité politique. Pour le peuple français et une partie de ses élites, la difficulté sera de reconnaître ses erreurs et de se détourner de cette modernité issue des Lumières pour retourner à la tradition incarnée par le catholicisme. Les Français en sont-ils capables ? Ont-ils encore la force d’accepter les épreuves qu’impose la liberté et d’accepter les sacrifices qu’exige toute grandeur ? Pensent-ils encore que le monde a absolument besoin d’une France catholique et que les Français occupent une place importante dans le plan de Dieu ? En ce qui me concerne, je le crois et c’est cette conviction qui inspire mon travail, nourrit mon espérance et motive mon combat.

 

Amis lecteurs, comme les précédents, cet entretien ne vous donnera qu’une idée très partielle du livre : pour tirer tout le profit de sa réflexion, achetez-le en ligne sur TV Libertés ou dans les bonnes librairies et, lisez-le et faites-le connaître autour de vous ! Vous pouvez aussi écouter Stanislas Berton dans les différentes et nombreuses émissions dans lesquelles il a été invité.

 Essais – l’Homme et la Cité – Volume III, Éditions Le Temps Retrouvé – 20€

www.stanislasberton.com

https://twitter.com/StanislasBerton

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