Il crée ainsi lui-même, partie en prose, partie en vers assonancés, comme à l’origine, ses propres chansons de geste où il reprend quelques-uns des récits de ce qui fut chanté au Moyen-âge par les trouvères et ménestrels, autour de la figure du « Roi », qui forme tout un cycle ; et ce « Roi » qui n’est autre que celui de la France, de « la doulce France », « le Roi des Lys », s’appelle toujours Charlemagne. C’est ainsi, au XIIe siècle, comme un rite obligé. Ah si les Français vivaient un peu dans le rêve de leurs aïeux ! Se retrouvent pareillement tous les thèmes de la fidélité, de l’amitié, de la bravoure, de l’honneur, de la famille, du devoir de combattre en chevalier selon les règles et, pour répondre aux exigences sociales de son rang, d’accomplir des prouesses.

Roland, neveu de Charlemagne, est promu capitaine de son ost. Il reçoit Durandal et son olifant, deux merveilles ! Girard de Vienne rompt son lien d’hommage au roi Charles et son neveu Olivier, malgré qu’il en ait, devient son champion. Il y a de la trahison des deux côtés qui cherche à nuire aux héros. Et la belle Aude, sœur d’Olivier, tombe amoureuse de Roland qui en est épris. L’épopée culmine dans le fameux duel entre Roland et Olivier. C’est sublime. Hugo ne saurait rivaliser. Il faut une intervention du ciel pour résoudre une telle affaire. Le Roi obtient satisfaction. Roland et Olivier deviennent amis. Aude épouse Roland. Et Charlemagne triomphe avec ses douze pairs.

Le plus époustouflant, c’est la science et l’art de Rémi Usseil. Il connaît toute la littérature de l’époque et il en fait son affaire personnelle qu’il réussit à transformer en art : il en écrit des épopées. Magnifique.

Rémi Usseil, Roland contre Olivier, Éditions Edilys ; 373 p. ; 29 €.