Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Fut un temps où l’école récompensait les bons élèves : croix et tableaux d’honneur, distributions des prix, livres laurés et armoriés aux armes de la ville et bons points enchantaient les enfants et faisaient la fierté des parents – ou leur cuisante honte.
Jean-Paul Gourévitch en a fait tout un album, rassemblant une riche moisson de bons points, de diplômes, élargissant sa quête aux images d’Épinal représentant les enfants, surtout les enfants vertueux, généreux, sages, patriotes – oui, c’était alors une vertu –, charitables – oui, le mot n’était pas interdit. Charlemagne, imaginé par Job, se penchait alors au-dessus d’un écolier dessinant ses lettres. Bref, les élèves étaient méritants et on récompensait leurs mérites : bonne conduite, assiduité, application… Ces petites vertus qui permettaient aussi, mine de rien, de reconnaître les mérites sociaux de celui ou celle qui n’avait pas excellé en latin ni en géographie. Nos livres de lecture regorgeaient de bons exemples et, si le maître ou la maîtresse n’étaient pas chiens, on pouvait rêver du bon point, transformé en belle image si on en accumulait trop (ma maîtresse les récupérait pour les recycler). On s’émerveille des « Témoignage de bonne conduite », « Billet de satisfaction », et autres « Billet d’honneur », des plus simples, pures typographies mal imprimées, aux plus somptueux, comme le billet d’honneur du pensionnat des frères des écoles chrétiennes de Beauvais, qui ne cède en rien, en grâce et en ornements, aux médailles d’or des concours agricoles. Délicieuse plongée nostalgique.