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Armée politique

La France a constitué son Empire à la force des armes (ses armées furent aussi constituées de médecins et d’administrateurs qui surent, souvent mieux que l’administration civile, arrimer les populations autochtones à la France).

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Armée politique

La puissance militaire, dans la conquête ou la défense, a été un instrument de la puissance du pays, aux moments mêmes où la France, après le désastre napoléonien, glissait doucement vers son statut d’intermédiaire utile. Les troupes coloniales, outil politico-militaire, méritait qu’on s’attache à leurs tribulations pour les arracher aux faciles caricatures comme aux glorifications nostalgiques plus exaltées que renseignées. Julie d’Andurain, professeur d’histoire contemporaine, s’est attelée à l’ouvrage et son livre fait méthodiquement le tour de la question : comment la loi (en 1900 et 1905) a créé et modifié les troupes coloniales, comment la conquête a laissé la place à la consolidation, comment organiser une armée indigène, avec la conscription, n’est pas une mince affaire, comment la France libre va permettre à la Coloniale de se fondre – ou presque – avec la France éternelle, comment tout cela a fini. Comme à chaque fois qu’un chercheur prend la peine d’étudier et d’exposer les dimensions politiques de la chose militaire, y compris dans leurs aspects les plus politiciens (lutte d’influence entre ministères et navigation hasardeuse au gré des doctrines des partis), les images d’Épinal cèdent la place à de vastes fresques au dessin moins naïf, au couleurs plus nuancées, à l’intelligence évidente. Comme ce passé est en fait toujours présent, et parfois bêtement ou salement questionné, l’étude de Julie d’Andurain vient à point.

 

Julie d’Andurain,  Les troupes coloniales. Une histoire politique et militaire. Passés composés, 2024, 400 p. ; 23,50 €

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