C’est le texte d’une conférence qu’Érick Audouard, traducteur du jésuite argentin Leonardo Castellani, a donnée à l’invitation du Cercle Aristote. Cette conférence est une méditation à partir de textes de Castellani traduits et rassemblés par Audouard lui-même sous le titre Le Verbe dans le sang (paru chez Pierre-Guillaume de Roux), et des œuvres de René Girard, le penseur de la violence mimétique. Deux auteurs qui ne cessaient d’approfondir la foi chrétienne dans les Écritures, tout en essayant d’appréhender la modernité. Le mot apocalypse vient naturellement à l’esprit. Non seulement un dévoilement comme l’étymologie l’indique, mais surtout une compréhension intuitive du mystère d’iniquité qui recouvre le monde actuel, l’Église comprise. Voir l’aveuglement n’est pas donné à tout le monde, surtout quand cet aveuglement s’enorgueillit de toutes les fausses lumières de la science et de la technique. Le grand malheur vient de ce que plus personne ne dit d’où l’on vient ni où l’on va. Plus de cause première, plus de fins dernières. Tout se réduit à des avancées d’une humanité en marche vers nulle part, le néant vaste et noir. Intelligent et passionnant.

Comprendre l’apocalypse, Erick Audouard, Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 100 p., 16 €.