Une histoire française racontée par un Français dont toute la vie a été donnée à la France. Pas à une carrière. Pas à une réussite personnelle. Pas à une politique de politicien. Un tel engagement donne droit à livrer aussi son jugement. Il le fait, mais fort peu et uniquement sur les points où il estime qu’il peut apporter une appréciation. Et pourtant la matière ne manque pas.

Il est né ainsi : à l’image de son père, qui s’est engagé tout entier dans la France libre, puis dans l’armée comme parachutiste, lui-même fils d’un enfant trouvé marié à une enfant trouvée qui n’avait plus que la France comme mère et comme terre, la cultivant comme métayer. Le père fut un héros, un de ceux qui sauta sur la cuvette de Diên Biên Phu et fut prisonnier des Viêts. Dans une lettre à sa femme, pensant qu’il allait y rester, il lui confia son fils en lui disant : « apprends-lui à aimer la France à en crever ».

Un soldat a plus d’honneur qu’un misérable politicien

C’est bien la leçon qu’a retenue le fils. Sa vie et ses engagements en témoignent. Choix personnels et aléas des affectations ont façonné une carrière de soldat de la France, aux postes les plus périlleux et quelquefois les plus stratégiques, notamment en Afrique et particulièrement au Rwanda dans des opérations difficiles où la politique française, celle des politiciens, n’a pas suivi la ligne stratégique que, sur place, les militaires jugeaient la plus adéquate, ce qui permit à un Kagamé d’accomplir tous ses forfaits. Toujours la même chose.

Un soldat a plus d’honneur qu’un misérable politicien, gavé d’honneurs, qui envoie au combat sans se soucier des combattants et qui trahit en pleine action. Et il meurt des pauvres gens par milliers. Et c’est le militaire qui est accusé, pendant que le politicien poursuit sa carrière sans scrupule. Le schéma est répétitif. L’engagement religieux le plus profond vient conforter le moral de l’homme. Puis, ayant vécu de telles expériences, il se décida à se présenter à l’élection présidentielle de 2017. Tout fut fait par le système pour l’en empêcher. Il ne lui reste qu’à témoigner.

Général Didier Tauzin, « Apprends-lui à aimer la France à en crever », Mémoires, Mareuil Éditions ; 264 p. ; 21€