Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Chaque anniversaire est l’occasion de renouveler l’historiographie existante. Le centenaire de la Révolution russe célébré l’année passée ne fait pas exception. Depuis cette date, jamais autant d’ouvrages n’ont été publiés à son sujet. Les écrits de vulgarisation viennent côtoyer ceux des plus grands spécialistes de la question. Les éditions Perrin n’ont pas résisté à apporter leur pierre à l’édifice. En décembre 2018, elles décident de rééditer pour la troisième fois la longue étude de Richard Pipes, Les révolutions russes (1905-1917).
Richard Pipes est un historien polonais naturalisé américain qui connut aussi une brillante carrière politique. Spécialiste de la Russie et de l’URSS, il est nommé, en 1981, conseiller de Ronald Reagan pour les questions d’Europe de l’Est. Cet universitaire au talent d’écrivain reconnu par ses pairs fait de la Russie le centre névralgique de ses études scientifiques. En 1990, alors que l’URSS vit ses dernières heures, il publie l’impressionnant premier tome de son ouvrage sur la révolution russe. C’est cette étude, qui avait déjà connu une traduction française l’année de sa publication, que Perrin a décidé de rééditer. Et à raison. Extrêmement détaillés, ces travaux font figure d’exception. Il sont divisés en deux parties : « l’agonie de l’Ancien Régime » qui présente les causes de la chute du tsarisme durant ses années de crise ; puis « les Bolcheviks conquièrent la Russie » qui revient sur les circonstances du déclenchement du putsch d’Octobre 1917, et de l’installation du pouvoir communiste dans un État fort, à parti unique et centralisé.
Cependant le livre ne fait pas l’unanimité. Dès sa sortie, il est décrié par divers historiens qui lui reprochent son manque de nouveauté sur la question et son absence d’histoire sociale. Faisant une histoire d’en haut, Pipes se concentre sur les grands protagonistes qui marquent cette révolution. Lénine retient particulièrement son attention puisqu’il en fait le principal responsable de la naissance de ces révolutions au profit de sa soif de pouvoir.
Ne cachant pas sa haine des Bolcheviks, en particulier de Lénine, Richard Pipes laisse son anticommunisme s’exprimer ouvertement au détriment de l’objectivité scientifique. Cependant, par sa plume claire et précise, et le foisonnement de détails qui s’y trouvent, il a su faire de son ouvrage l’un des plus importants consacrés à la Révolution russe.
Richard Pipes, Les révolutions russes (1905-1917), Paris, éd. Perrin, 2018, 1216 p., 35 €.