Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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« La baïonnette est l’arme suprême du fantassin. Elle joue un rôle décisif dans l’assaut vers lequel doivent tendre toutes les attaques […] ». Ainsi parlait le Règlement de manœuvres d’infanterie, en 1914. Un rapport médical de 1874 (!) soulignait pourtant que les progrès de l’artillerie étaient déjà tels que les blessures par armes blanches et même par balles étaient ridiculement faibles… Les Français avaient observé, sur le terrain sud-africain (1899-1902) et russo-japonais (1904-1905), les effets des armes modernes, comme les shrapnels. On savait que la guerre serait toujours plus mécanique. Certains, au nom d’une curieuse mystique soldatesque, s’y refusaient. La baïonnette devint alors une paradoxale arme morale : « La résolution de se servir d’un moyen extraordinaire, et qui dénote un tel mépris des armes à feu, voilà ce qui rend formidable celui qui se sert de la baïonnette. Il se montre à l’adversaire décidé à tout oser et tout entreprendre », explique le colonel Pétain dans son cours, en 1911. On connaît la suite (et, fort heureusement, le commandement français sut réinventer la guerre après 1915, comme le montre Michel Goya, page 20). Cédric Marty raconte la théorie de la baïonnette, la réalité des combats, le mythe de l’arme blanche, les journaux remplissant leurs pages d’imaginaires charges à la baïonnette, avant que les monuments aux morts ne prennent le relais. Un très bel essai sur l’imaginaire guerrier, ses vertus, ses désillusions, et la manière dont l’arrière exige de l’héroïsme.