Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Manuel Valls, lors d’un hommage aux victimes de l’attaque de l’hyper cacher avait déclaré : « Il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser. »
Certes ! Ce propos avait suscité de nombreuses critiques, notamment de la part de chercheurs en sociologie qui préféraient le mot comprendre à celui d’expliquer. L’ouvrage d’Elie Saad, 360° sous le soleil d’Allah n’est pas dans cette mouvance, car on n’explique pas, et surtout on a pour devoir de refuser de comprendre l’infamie. Ce récit est le long monologue d’un jeune français, converti au salafisme par un ami saoudien, qui décrit son parcours depuis une adolescence plutôt laïco-chrétienne et bourgeoise jusqu’à un engagement dans le djihadisme.
Autour de lui gravitent différents personnages qui l’accompagnent dans cette mouvance. Ce livre est rédigé plus sous forme de script cinématographique que comme une œuvre littéraire. Au-delà du simple récit, il y a une étude très fouillée de la dérive de la théologie musulmane, tout en soulignant le caractère intrinsèque propre à cette religion qui contient en elle-même sa radicalisation. Après un long processus qui aboutit à la fascination du jeune homme par l’Islam, on le suit jusqu’à son engagement en Syrie. Bien que bref, le rapport qu’il fait de cette période est hallucinant et nous met le doigt sur l’incommensurable cruauté des hommes de Daech. Le reportage est d’une véracité totale.
C’est à son retour en France, et à l’annonce de l’attentat de Nice, qu’il réalise l’étendue de son erreur et, sous l’influence de la femme dont il est amoureux, musulmane convertie au christianisme, il rentre enfin en rédemption. L’auteur dans cette dernière partie utilise l’allégorie et pratique le dialogue à inspiration plus morale que théologique. On regrettera que le personnage principal soit si particulier par sa naissance, sa maladie incurable et sa construction psychologique, et de ce fait ne soit pas totalement représentatif de l’archétype du terroriste. De même le portrait de la femme convertie, bien qu’émouvant, nous est apparu moins crédible. Toutefois la foi est source de miracles et l’engagement de l’auteur dans le christianisme est indéniable. En effet, Élie Saad est né au Liban et a suivi des études de théologie et d’économie. Responsable des formations éthiques et de la culture religieuse de plusieurs collèges et lycées français, il est aussi professeur, conférencier et écrivain. Son essai sans complaisance est toutefois l’œuvre d’un homme qui veut tendre la main. Est-il trop tard ? Il est à craindre que malheureusement oui !
PS : Elie Saad est actuellement directeur administratif et financier du MEJ, mouvement d’éducation humaine et spirituelle, à destination des jeunes chrétiens.