Après avoir parcouru la longue et difficile route de la soie, Marco Polo se retrouve au service du Grand Kubilaï Khan, petit fils de Gengis Khan, qui règne en maître sur cet empire en mutation, devenu la Chine actuelle. Le jeune vénitien approche un monde aussi fascinant que redoutable dont il ignore tout. Il lui faudra gagner la confiance du Khan en le secondant dans sa quête d’expansion. Toutefois, s’il est impressionné par la cour mongole, il est surtout conquis par la quatrième épouse de l’empereur, surnommée « l’hirondelle ». Un jeu de manipulation s’installe entre les trois protagonistes dont le prix pour en sortir sera sanglant. Si la mise en scène d’Eric Bouvron, lumineuse par ses décors et sa musique, offre une réflexion pertinente sur la collision entre l’Occident et l’Orient, l’impression générale de la pièce, plus romanesque qu’historique, ne révèle ni l’homme ni le missionnaire que fut Marco Polo. Le personnage incarné par Kamel Isker peine à nous embarquer sur les traces de ce héros médiéval, exemple de courage et de fidélité qui ouvrit l’ère des explorateurs. Un beau spectacle empreint d’exotisme, mais qui ne tient pas vraiment ses promesses.

Théâtre La Bruyère, 5, rue La Bruyère, 75009 Paris – Réservation 01 48 74 76 99