Les policiers sont mécontents. Il y a de quoi. Ils sont devenus les cibles prioritaires de toute la voyoucratie qui règne impunément dans ce que l’on ose appeler « les zones sensibles » ou « les quartiers de non-droit ». Quoiqu’il soit interdit de le préciser, ces territoires sont déjà, de fait, totalement ou partiellement islamisés. L’islam et l’islamisme y font la loi.
Le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux ont eu beau dire que la notion de territoires de non-droit dans la République n’existait pas, chacun sait qu’une telle affirmation relève de la pétition de principe. Il ne devrait pas y en avoir « en théorie » ; « en pratique » des enclaves de plus en plus vastes du territoire national ne sont plus accessibles aux autorités, aux services et aux forces représentant, d’une manière ou d’une autre, la puissance publique. C’est vrai dans toutes les grandes agglomérations. Maintenant, de moindres villes de province sont atteintes du même mal. Ce sont des centaines de Molenbeek qui gangrènent le pays.
Les maires le savent parfaitement ; les responsables des services publics aussi , pareillement les médecins, les personnels hospitaliers, éducatifs, pénitentiaires constamment en danger et, en tout premier lieu, les agents des forces de l’ordre ainsi que les pompiers qui se font agresser, caillasser, tirer comme des lapins et qui sont reçus dans lesdits quartiers à coups de cocktails molotov, voire à coups de mortier. Laurent Obertone, dans son dernier roman d’anticipation Guérilla, Le jour où tout s’embrasa (Ring), décrit un scénario, devenu terriblement plausible, de guerre civile. Interrogez les gens de terrain, tous conviennent du même diagnostic.
D’ailleurs, Messieurs Cazeneuve, Urvoas, Valls, Hollande et autres Excellences qui tiennent des discours d’apparence si simple et d’allure si martiale et à qui peuvent se joindre les Juppé et compagnie, n’ont qu’à se rendre eux-mêmes à pied et sans escorte dans ces beaux territoires de leur République apaisée et exemplaire ! La vérité ? Pas un citoyen qui ne la sache : la vie politique française est hors de la réalité.
La réalité, c’est, le 8 octobre, quatre policiers qui sont attaqués aux cocktails molotov à Viry-Châtillon. Deux ont été brûlés volontairement dans leur voiture ; c’était une tentative d’assassinat. Cazeneuve, le ministre responsable des forces de l’ordre, a parlé de « sauvageons », comme naguère Chevènement ! Ces policiers étaient chargés de surveiller (!) une caméra de vidéo-surveillance (!) que lesdits « sauvageons » s’acharnaient à détruire. Rien ne s’est passé après l’évènement. Rien ! Les autorités politiques sont tellement dépassées qu’elles font donner par les hiérarchies policières des ordres idiots.
Les ripostes de la puissance publique et de l’autorité judiciaire sont nulles. C’est tous les jours les mêmes schémas, les mêmes discours creux, les mêmes tâches inutilement dangereuses, la même stupide politique. Faut-il rappeler ce qui s’est passé à Magnanville, le 13 juin dernier ? Un policier et sa femme, policière, sauvagement assassinés à coups de couteaux sous l’œil de leur enfant par un islamiste, Larossi Abballa, qui se réclamait de l’État islamique ? Après ? Rien ou presque rien. Une citation à l’ordre de la nation à titre posthume, comme d’habitude !
Comment ne pas comprendre les policiers ? Et les gendarmes ? et les militaires maintenant réquisitionnés ? Les policiers ont manifesté fin octobre tous les soirs dans les grandes villes. Ce qu’ils visaient : la place Beauvau, la place Vendôme, les palais de justice. Ils ont parfaitement compris. C’est là que se trouvent, en effet, les vraies causes de l’incurie criminelle qui livre la France aux voyous, aux assassins et aux islamistes.
Ils visaient également l’Élysée. Mais Jean-Marc Falcone, le directeur général de la Police nationale, qui s’est fait siffler par ses troupes, les a, dès lors, menacés de sanction. Les syndicats de police qui essayent de reprendre la main, ont été reçus le 26 octobre par le président de la République. Comme à l’accoutumée, il les a gratifiés de bonnes paroles. Urvoas, de son côté, revoit les règles aberrantes de détention des terroristes islamistes, pendant que Cazeneuve multiplie les petits « Calais » !
A quoi tout cela sert-il ? Il y a en France, d’abord, un problème d’autorité. L’État n’est plus représenté comme il convient. La population attend que soit restauré le principe d’autorité. Refaire l’État est pour tout esprit politique l’urgence absolue.