Au moment où j’écris ces lignes, j’ai sous les yeux une coupure du Nouvel Obs (possédé par Xavier Niel à travers trois structures) qui affirme que « sur le front intérieur [sic], le chef de l’État a identifié ce que l’Élysée désigne désormais comme ses “trois conquêtes” pour sa fin de quinquennat : l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans, le rétablissement du service militaire et la loi sur la fin de vie. »
Je n’ironiserai pas sur le fait que Macron considère que ceux qui sont à peine plus âgés que lui quand il dragua sa prof sont des êtres influençables : il sait mieux que moi ce dont il parle et peut-être, inconsciemment, tente-t-il de sauver à travers eux l’adolescent qu’il a été.
Je veux surtout attirer votre attention – mais cette glose est-elle nécessaire ? – sur ce vocabulaire guerrier que le journaliste emploie et qui ne fait que reprendre le ton martial qui plaît tant à celui qui a œuvré pour ne pas faire son service. Or donc, Macron a trois fronts intérieurs, ou plutôt il n’en a qu’un seul : précipiter la France dans l’Union européenne de manière irréversible, et l’y précipiter par sa jeunesse, enrégimentée au sens propre après avoir été décervelée par une propagande officielle qui ne dit pas son nom mais qui considère que les réseaux sociaux mentent puisqu’ils ne disent pas ce que le pouvoir a désigné comme étant la vérité officielle.
Après avoir créé sur le site du gouvernement, pendant la crise du Covid 19, un « espace dédié » (Sibeth Ndaye dixit), « Désinfox coronavirus », voilà que Macron répète qu’il faut une information sûre, émanant de médias de référence, une information « labellisée ». Rappelons que plusieurs médias de référence s’étaient honorés, à l’époque, de collaborer au ministère du Vrai : Le Monde, Libération, l’Agence France-Presse, 20 Minutes et FranceInfo, par exemple, dont l’actuelle commission d’enquête sur l’audiovisuel public nous révèle chaque jour à quel point son label garantit, en effet, une vérité officielle, et même une vérité « de gouvernement », une vérité « de progrès » délivrée par des gens en capacité.
Un ministre de l’Intérieur couché devant les Algériens
Macron veut donc que les jeunes Français, déjà sous les drapeaux ou en situation de l’être, se voient proposer un service militaire, qui achèvera de ruiner notre armée et qui recevra sans doute les crédits du SNU qui venait d’être supprimé sans fanfares précisément parce qu’il était ruineux et inutile. Ce n’est pas Mandon, l’aviateur qui vole dans les couloirs de l’Élysée, qui aura le courage de dire qu’on pourrait d’abord équiper nos soldats si on tient à avoir une armée sérieuse, capable d’affronter l’ogre russe.
Je gage qu’il n’aura pas non plus le courage de rappeler à Macron que les Français issus de la diversité, au moment où le service militaire était encore obligatoire, étaient ceux qui posaient les pires problèmes : refus d’obéir et désertion ; je pense qu’il ne lui dira pas non plus que l’entrisme musulman dans les armées françaises est un grave sujet de préoccupation sur ce qui n’est pas encore un réel front intérieur mais pourrait bien le devenir : usage de l’arabe pendant les heures de service, réclamation pour obtenir des salles de prières (on en trouva une aménagée dans les cales d’un des bâtiments de la Royale), trafic d’armes et même, pour les gendarmes, intelligence avec l’ennemi intérieur puisque plusieurs affaires ont révélé que les amours gendarmesques servaient aussi aux apprentis terroristes à soutirer des renseignements.
Comme Macron a enterré le rapport sur l’entrisme des Frères musulmans, comme son ministre de l’Intérieur se couche devant les Algériens, comme les médias supposés labelliser l’information expliquent pour certains que l’enquête de l’Ifop (qui révèle à quel point les musulmans qui vivent en France préfèrent la charia au code civil républicain) est sujette à caution et comporte des biais, alors que l’Ifop était consacré oracle sûr jusqu’à présent, comme la vérité officielle n’est hélas plus très souvent la vérité, on peut parier que Macron réussira à imposer aux jeunes générations sa vision fausse, à faire taire toutes les voix discordantes, accusées par ce corrompu d’être corruptrices et à armer les quartiers perdus de la République sous prétexte de réarmer la France.
Qui n’attend donc que la promotion de l’euthanasie pour retrouver ce joyeux appétit de vivre et de se défendre que Mandon et Macron appellent de tous leurs vœux : il est vrai que la perspective de mourir d’une piqûre après avoir trimé toute sa vie sans avoir pu exprimer son opinion sous peine d’être embastillé à la première manifestation venue est bien propre à galvaniser les foules, surtout en considérant que tous ceux qui ont élu Macron seront morts et que leur progéniture aura filé sous des cieux plus cléments. Macron le conquérant a déclaré la guerre à la France et aux Français : résistons.
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