Civilisation
La culpabilité d’être vivant
« Je parle un jour au téléphone avec mon père, et lui dis que je suis en train d’écrire un livre, ce livre. Il me demande de quoi ça parle. Je ne lui ai jamais raconté.
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Auvergnat né en 1955, initié au jardinage par un grand-père ébéniste et à la cuisine par ses deux grands-mères, Alain Bonjean, généticien et ethnobotaniste, est passionné par les plantes.
Il nous raconte dans ce livre ce qu’est un végétal, comme un anthropologue doublé d’un historien s’enhardirait à nous raconter une histoire de l’Homme. On apprend mille choses (le méristème du rotin, les vertus du navet andin, la sauvagerie du palmier-bâche, la liste des plantes recommandées par Charlemagne, l’origine des blés des oasis sahariennes, la patate douce OGM naturel…), on croule sous les schémas, et l’auteur ne cesse de prêcher les dangers du progrès industriel tout en vantant la lente (et réciproque ?) domestication du végétal par l’homme. C’est un déluge, une somme et un plaidoyer qui ne sait pas s’affranchir d’un ton pédagogique universitaire mais qui, pourvu qu’on s’accroche, donne envie d’en savoir toujours plus. C’est un véritable cours qui ne dit pas son nom mais comment refuser d’apprendre une matière si essentielle ? Le savant généticien n’est pas écologiste au sens grotesque que lui donnent les militants d’EELV, et il s’efforce en permanence d’indiquer comment la science du végétal, et donc de l’agriculture, et donc de ce qui fit jusqu’il y a un siècle encore nos civilisations, permettrait de corriger les effets pervers d’une industrialisation effrénée. Une lecture ardue mais passionnante.

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