Civilisation

Ne pas désespérer
C’est un livre à posséder dans sa bibliothèque.
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Petit livre de réflexions bien utile en nos temps de crise. Notre ami Jean-Pierre Maugendre s’interroge sur l’obéissance. La voilà donc en question.
Évidemment, il s’agit au premier chef de l’obéissance religieuse. Mais – et l’auteur le montre – la même question se pose dans la vie civile et militaire. Est-il même permis d’obéir à des ordres injustes, de nature profondément immorale ? Les militaires qui sauvèrent leurs harkis en 1962, tout en désobéissant formellement, accomplissaient le plus juste des devoirs. Ce sera bientôt le cas des médecins, des infirmiers, de toutes les professions de santé. Et bientôt de tous les métiers !
Ce fut et c’est encore une erreur de placer l’obéissance au sommet de toutes les vertus. Elle n’est pas théologale, sauf précisément quand elle s’inscrit dans le cadre de la Foi qui exige l’obéissance à Dieu – et non aux hommes ! Elle trouve sa place dans le cadre des vertus cardinales entre la justice et la force. Bref, elle doit être intelligente et, en tant que telle, relève de l’intelligence de la foi d’une part, et de l’intelligence de la situation d’autre part, sous le regard de la prudence. Elle n’est qu’un moyen. Et c’est un abus de l’autorité, quelle qu’elle soit, d’en faire une fin. Généralement en vue d’imposer sa décision qui peut être en elle-même un choix immoral et injuste, en totale désobéissance par rapport à la foi ou à la loi supérieure, divine et humaine. Tel Créon face à Antigone.
Telles nos autorités, religieuses ou politiques, qui invoquent leur propre magistère pour contester le magistère antérieur ! Et forcer fidèles et citoyens à contrevenir à l’ordre éternel pour suivre leurs ordres du moment. Quel retournement et quelle dérision !