Plus les mondialistes plaident pour un fédéralisme mondial, moins les grandes nations adhèrent au projet.
Au contraire, elles détricotent toutes les institutions, accords et traités qui freinaient l’affirmation du fait national, au premier rang desquels les traités de non-prolifération nucléaire : voilà que l’équilibre de la dissuasion se dilue et engendre un curieux brouillard guerrier qui nimbe toutes les relations internationales d’une violence inédite dans la publicité qu’on lui accorde. Quant aux nations moyennes et aux petites puissances, elles constituent des alliances opportunistes dans la plus antique tradition diplomatique des intérêts nationaux bien compris, les petites s’adossant aux moyennes, les moyennes orbitant auprès des grandes, toutes évitant les rets des constructions transnationales idéologiques.
C’est que l’Union européenne, après l’URSS, montre l’exemple d’une pure débâcle, d’une faillite complète, d’une déchéance manifeste. Qui voudrait se jeter dans le piège technocratique d’un territoire tout entier dévolu au commerce et à la finance et lui sacrifiant son histoire et ses mœurs dès lors qu’ils sont un frein au marché ? Il n’y a plus que l’Europe, ou plutôt les dirigeants faisandés de l’Union européenne, pour souhaiter préserver un système aussi visiblement destructeur des nations mais aussi des peuples.
Les États-Unis ont fait le choix de la puissance effrénée au nom du peuple : l’Union européenne en fait les frais (très volontairement : elle a moins négocié que le Mexique ou le Canada qui avaient bien plus à perdre !). Les vieilles puissances occidentales, elles, font le choix de l’impuissance contre le peuple : appauvri, méprisé, nié, déculturé, métissé, le peuple, qu’il soit français ou allemand, est la victime expiatoire des utopiques projets avortés des mondialistes. L’Allemagne, au terme de dix ans d’ouverture, en est un saisissant exemple. La France a déjà parcouru, hélas, le même chemin.