Gerbert Rambaud, avocat de profession, mais écrivain de passion, appartenant à la famille lyonnaise bien connue des Rambaud, professeurs, journalistes, éditeurs de presse, hommes d’affaires, d’une culture raffinée, qui n’hésitèrent jamais à consacrer leur temps aux bonnes causes nationales et catholiques. Notre auteur, dans ce livre qu’il dit un roman, s’amuse à tracer les étapes de ce qui pourrait être un retour populaire à la royauté, possible et même plausible, dans notre triste aujourd’hui. Puisqu’il est dit que c’est impossible et même inenvisageable en France, eh bien, il choisit l’île de Ré comme le sujet politique de sa spéculation aussi bien rêvée que raisonnée, et fort bien raisonnée. Une île de Ré qui, presque sans le vouloir, puis en le voulant de plus en plus délibérément, se coupe de la République française, de l’Union européenne, de la technocratie bruxelloise, de la tyrannie administrative et médiatique des pseudo-élites de la mondialisation consumériste, corrompue et corruptrice, effroyablement centralisée et antinaturelle comme antisurnaturelle.

La question qui captive à tous les chapitres du livre, est de savoir comment peuvent survenir de tels événements salutaires. Eh bien, ils arrivent, peu à peu, dans un enchaînement qui devient presque une évidence, ratifiée par la majorité du peuple, dans cette île de Ré que, visiblement, notre auteur connaît fort bien. L’histoire parle et c’est elle qui indique la voie : c’est le plus grand des trésors – car c’est un trésor, c’est bien signifié dans le roman qui est toujours à entendre à double sens. Trésor découvert dans une crypte soudain découverte elle-même ! La volonté des hommes est là, mais elle a peu de prise et révèle à chaque instant sa substantielle fragilité, l’amour bien sûr, mais surtout la logique des choses politiques qui s’impose petit à petit. Avec l’aide des morts qui s’activent dans un ciel qui ne saurait devenir le paradis que lorsque le roi sera là : celui d’En-Haut bien sûr, celui d’En-Bas plus singulièrement encore. Car telle est la volonté souveraine du Dieu vivant.

Et quel plaisir de voir se déployer, avec tout l’art politique requis, dans cette principauté de rêve, les institutions politiques dont tout Français devrait sentir le besoin : autour du prince, une représentation qui les représente vraiment et qui fasse des lois sages, simples, bienfaisantes et réalistes, et une fiscalité aussi légère qu’efficace.

Lisez ce roman cet été, chers Amis. Vous en serez plus forts à la rentrée pour détester la République comme il se doit, pour rejeter pareillement une Europe de malheur, et pour vibrer à l’appel historique du Roi de demain.

Gerbert Rambaud, Et si l’île de Ré devenait indépendante ? Éditions du Lisay, 360 p., 25 €