Civilisation

Pétain : sortir de la falsification
Une étude historique précise, documentée, intelligente et qui remet les faits en perspective.
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Notre ami Jacques Boncompain, malgré toutes sortes de difficultés, poursuit inlassablement son œuvre, entamée vigoureusement il y a quelques années, de réhabilitation du maréchal Pétain. C’est clair, précis, didactique.
Encore faut-il accepter d’entrer dans un tel travail qui demande un jugement droit et exige de laisser tomber tous les clichés et les a priori d’une histoire officielle qui n’a été écrite que pour justifier les vrais coupables de la défaite de 1940, les politiciens de la IIIe République, et pour dénigrer systématiquement la France et les Français, tous coupables de crimes abominables, perpétrés, conçus et voulus en réalité par les Allemands sous la direction nazie qui fut spécifiquement allemande. Trop commode et profondément injuste !
Boncompain rétablit la vérité minutieusement. Non, les Français ne furent pas, dans leur immense majorité, une bande de salauds et de traîtres, non le maréchal Pétain, héros de la grande guerre, n’est pas le plus horrible malfaiteur de toute l’histoire de l’humanité, non, le général de Gaulle n’est pas le surhomme, le demi-dieu, le héros parfait qui a sauvé, seul, l’honneur de la France. Parce que c’est cela que les jeunes Français et l’opinion publique de manière générale sont tenus de retenir de cette période. Et plus rien d’autre n’existe : ni l’impréparation militaire, morale et politique d’avant guerre qui a pour nom le briandisme, ni l’invasion totale de la France jusqu’à la Bidassoa, ni les erreurs stratégiques d’un commandement aux ordres de politiciens aussi vaniteux qu’incompétents, ni l’abandon de l’Angleterre en plein combat, ni l’absence des États-Unis, ni l’incurie d’un État républicain aux abois qui cède les pleins pouvoirs à un maréchal âgé mais qui est la seule personnalité qui puisse encore en imposer à ce voyou d’Hitler, ni l’armistice qui ne fut pas une capitulation, mais une protection politique face à un ennemi totalitaire et nous préservait l’empire, la flotte et un pan de souveraineté pour rebondir plus tard, ce qui fut préparé et fait concrètement, ni l’admirable dévouement de tous ceux qui, au service de la France, ont tout fait pour adoucir le sort des populations, fonctionnaires, notables, Français de bon vouloir, tous poursuivis implacablement à la Libération, dans un esprit de vengeance et de haine.
Libération qui aurait dû être une joie et qui se fit dans une atmosphère de guerre civile, De Gaulle ne songeant qu’à la prise de pouvoir et prêt à régler ses comptes avec tous ses concurrents ou prétendus tels, de Giraud à Juin, et les communistes jouant les super-patriotes pour faire oublier leur trahison effective lors du pacte germano-soviétique de 1939 et pour détruire la France traditionnelle afin de mieux encadrer le pays. Tout cela est analysé avec des chapitres très documentés sur les rafles, sur le système mis en place pour la persécution et l’extermination des Juifs, sur la politique dite de Vichy, celle du Maréchal qui n’était pas celle de Laval, qui n’était pas celle de Darquier de Pellepoix. Un livre à lire et à faire lire, même s’il faut se donner de la peine pour comprendre toute cette information sur la réalité de l’époque. La volonté de Jacques Boncompain est d’en finir avec les querelles du passé entretenues à plaisir pour donner la haine de la France. Au fond, De Gaulle avait autant besoin de Pétain que Pétain de De Gaulle. Pour que survive et vive la France.