« Calais outragé… Calais brisé… Calais martyrisé… » Les mots sont forts mais à la hauteur du désarroi et de la colère des manifestants du Grand rassemblement pour le Calaisis. Ce collectif qui regroupe des entreprises et des commerces de la ville de Calais et de ses environs (Agir ensemble pour sauver le port de Calais, la Fédération maritime du port de Calais, la Fédération nationale des ports et docks CGT-dockers, la Fédération nationale des ports et dock CGT du port de Calais), a défilé à Paris ce lundi 7 mars. Beaucoup arborait un tee-shirt blanc au coeur rouge.
Afin de mettre un terme au déclin de la ville entraîné par la crise des migrants, les Calaisiens réclamaient la reconnaissance d’un « état de catastrophe économique exceptionnelle ».
Partis de Bercy, ils étaient près de 500 à parvenir devant l’église Saint Philippe du Roule où des gendarmes mobiles, déployés en nombre, bloquaient les accès à l’Elysée. Néanmoins, une délégation emmenée par le maire Natacha Bouchart, a été reçue pendant deux heures par un conseiller de François Hollande, absent pour cause de voyage en Belgique. Une réunion au terme de laquelle elle déclarait avoir été en partie entendue : « Un plan d’urgence va être déclenché. Dès demain, il sera possible de monter des dossiers pour avoir un accompagnement de l’Etat, des délais pour les cotisations et des aides par le biais de la Banque publique d’investissement en cas de problème de trésorerie. » Mais rien sur les causes de cette situation. « La ville et la région se meurt depuis Sangatte », se désole ainsi un couple de commerçants rencontré sur le parcours.
Tee-shirts blanc « J’aime Calais » et drapeaux bleu-blanc-rouge devant l’église Saint-Philippe-du-Roule à Paris. Les Calaisiens veulent changer l’image de leur ville.
Depuis l’installation de la jungle de Calais, la fréquentation des commerces a chuté et leur chiffre d’affaires a subi une baisse estimée à 40 %…
Les CRS bloquent les accès de la rue La Boétie et de la rue du faubourg Saint-Honoré : l’Elysée est préservé de la colère des manifestants qui scandent : « Hollande à Calais! ».