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Aux racines de l’antisémitisme contemporain

L’islam est peut-être une religion d’amour mais il y a très clairement une haine islamiste, et ses modalités, qu’explore l’ouvrage remarquable de Bernard Hadjadj, font qu’on peut parler de continuum entre les positions les plus radicales et les plus iréniques : si, pour réprimander son enfant, un musulman le traite de « juif » (cf. p. 16), on se doute que les massacres d’octobre 2023 s’enracinent quelque part.

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Aux racines de l’antisémitisme contemporain

Il y a un « champ » haineux islamique que l’auteur, Tunisien juif, connaît bien. Mais cette haine a changé, sous l’influence de la nouvelle politique islamique de conquête, et a gangrené tous ceux qui refusent de considérer le terreau haineux. Hadjadj, bon élève, ne manque de rappeler à quel point les chrétiens sont coupables (allant jusqu’à affirmer que « c’est bien au contact de l’Occident colonial que les arabes se familiarisèrent avec l’antisémitisme », et embarquant même les missionnaires dans la diffusion de celui-ci) mais, heureusement, aborde le véritable sujet : la haine de l’Autre dans le Coran, l’antisémitisme d’État des pays musulmans intégristes – ou même pas, l’Égypte ou la Syrie diffusant par exemple des séries télévisées antisémites –, qui se niche jusque dans les manuels scolaires, qu’on retrouve d’ailleurs en Europe, et la complicité des islamo-gauchistes, voire des gauchistes tout court. L’essai de Bernard Hadjadj est sans doute trop rapide, surtout dans ses résumés historiques, il esquive la question du particularisme des Juifs, affirmant une élection divine, mais il est très éclairant dans son rappel très utile d’une question juive proprement islamique dans sa théorisation, dès les origines, et dans ses développements politiques et intellectuels, la haine islamiste ne désarmant jamais au cours des longs siècles qui séparent la Médine de Mohammed de l’Arabie saoudite de MBS.

 

Bernard Hadjadj, La Haine islamiste. Origines et complicité. Préface de Boualem Sansal. Salvator, 2025, 170 p., 16 €

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