Mais si l’un se voulait un vaste poème en prose, Une Reine et rien d’autre emprunte davantage au conte. Un conte politique qui, revisitant les grands évènements récents de notre actualité, et s’inscrivant même dans son calendrier électoral, offre l’occasion de renouer, par effets de contraste avec la grille de lecture actuelle, avec les valeurs de dévouement, d’héroïsme, de bien-commun, de sacralité ; la figure du roi en somme.

Résolument moderne, et dépassant les querelles de clocher, vives en la matière, Hélène Raveau nous offre une figure de reine s’incarnant dans une jeune fille atteinte de myopathie. Issue d’une famille de quatre enfants, se partageant entre la région parisienne et la Bretagne au gré des vacances, elle va voir son destin prendre une tournure singulière lorsque sur un plateau télé elle déclarera presque malgré elle à un journaliste qui lui demandait quel serait son avenir « Si Dieu le veut, je serai sacrée reine de France ».

Un personnage plausible dans la réalité de notre monde

Un vœu qui ne resta pas pieux puisque nous la voyons parcourir la France, présentant sa candidature pour être élue reine de France face à des candidats qui de traditionnels en deviennent grotesques, bouffis dans leur propre caricature.

Nous laisserons les lecteurs découvrir l’issue de ce récit et le destin hors norme de cette Henriette qui, héroïne d’un conte, semble malgré tout un personnage plausible tant Hélène Raveau s’attache à l’inscrire dans la réalité de notre monde dont il est possible d’espérer un sursaut de vitalité et d’espérance, qui a su constituer la marque et le panache des Français tout au long de notre histoire. Un très beau livre qui donne sa juste place au politique, à son esprit de service et de grandeur, que nous serions légitimes d’espérer.

Hélène Raveau, Une Reine et rien d’autre, Les Editions Ovadia, 2024, 336 p., 22€.