La cathédrale Notre-Dame ou le Christ ouvrier sont ainsi l’occasion, pour lui, de montrer ou mieux de comprendre ce qui nous est donné et que nous ne savons voir. Ainsi du Père royal dont le service est un service royal, et rien de plus. Le Roi, rêve pour beaucoup, ou humble réalité qui échappe à notre temps. J’ai en mémoire ce « nobliau » fin de race qui espérait le roi pour lui rendre ses privilèges, ses divers avantages sans aucun service. Le Roi, le vrai, est d’abord serviteur pour ceux, pour tous ceux qui lui sont confiés. Sa mission dépasse sa personne, encore faut-il le reconnaître pour qu’il soit.

Parmi nos Rois, il y eut des saints, des hommes de guerre, des hommes de culture et aussi de plus petits, bref des hommes, mais qui, par l’onction, devenaient pères et ainsi serviteurs d’un royaume appelé à montrer la voie, non celle de la perfection, elle n’est pas d’ici-bas, mais celle du vivre ensemble sur le chemin des jours.

Par l’onction, le Roi devient évêque du dehors, c’est à dire que sa mission toute laïque est inspirée et limitée avec force par une conscience supérieure. Il est fils de l’Église, mais nullement soumis à des clercs dont on sait les limites. Son royaume est un rempart face aux impérialismes de tous ordres. Il n’est pas hors du temps ; il compose simplement dans les réalités du temps et non des idées, dépourvues de l’authentique, c’est à dire de l’humain. Merci à Luc de Goustine de nous ramener à l’essentiel.

Luc de Goustine, Service royal : du Mystère à l’Histoire. Les Unpertinents, 2021, 210 p., 17 €