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Désordres mondiaux

L’ordre mondial rêvé à Davos ressemble de plus en plus à un village Potemkine : les conflits menacent ou sont déjà effectifs, en Europe, en Afrique, en Asie, le doux commerce, bien loin de huiler les rapports, ruine les peuples et enrichit les ploutocrates, ceux-ci s’affranchissent de toutes règles au point de créer des emprises “néo-capitalistes”, luxueuses oasis exorbitantes du droit commun, parsemant le globe de curieuses thébaïdes où on peut commercer, accumuler, vivre et jouir autrement que le vulgum pecus (y compris en Chine communiste).

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Désordres mondiaux

Comment s’étonner de cette sécession des “élites” ? Les évolutions législatives des démocraties libérales tendent toutes à renforcer la richesse des capitalistes au détriment des travailleurs, tendent toutes à assujettir le plus étroitement possible les masses laborieuses, bientôt privées de tout biens physiques, habitation, voiture ou mêmes meubles. Pourquoi ceux qui sont à l’origine des premières lois voudraient être accablés du même sort que ceux qui financent leur richesse ?

Simultanément, les symboles mêmes de ces sacro-saints échanges économiques salvateurs, les outils de communication, se sont révélés être des instruments de mort : toutes ces petites portes ouvertes sur l’univers ont été l’issue par laquelle la faucheuse est entrée, révélant là aussi la duplicité des discours : non seulement celui sur les règles de l’engagement militaire mais encore ceux sur l’impérieuse nécessité d’être “connecté”, ce qui signifiait déjà être repéré et pillé (et désormais ciblé et atteint) et ceux sur les vertus de ce commerce mondial où une marque est dissoute dans une nuée de sous-traitants et d’intermédiaires qui rend vains tous les discours de responsabilité sociale.

Pourquoi s’étonner, encore une fois ? Chypre, vieux conflit gelé, partition honteuse cimentée par le sang des soldats et des épurés ethniques, est là, depuis cinquante ans, pour nous démontrer que l’ordre mondial n’est que le masque dont la puissance véritable affuble ses iniquités et sous lequel les organismes internationaux dissimulent leur impuissance.

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