Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Ceux qui disent que qu’il faut éradiquer la pauvreté afin de rendre le monde meilleur oublient la parole du Christ selon laquelle il y aura toujours des pauvres parmi nous. Je ne comprends pas les gauchistes. Ils sont contre la pauvreté et veulent la supprimer. Pour plus de justice sociale, comme ils disent. C’est leur dada. En même temps, ils sont aussi contre les riches responsables selon eux de tous les maux sociaux. Alors quoi ! Qui supprime la pauvreté crée des riches. Ou bien ? Et pourtant la gauche déclare refuser une société qui crée toujours plus de riches. Faudra qu’on m’explique comment ils entendent éradiquer la pauvreté sans créer des riches. En attendant, les imbéciles ne voient pas que leur saloperie de progrès menace l’humanité.
Ce n’est pourtant pas sorcier de se figurer le monde de demain avec partout le niveau de vie de la France ou de la Suisse, la poubelle que ça fera et l’air troué que l’on respirera. Pas difficile de voir qu’avec ça, on va droit dans le mur.
Alors quoi faire ? Souvent réduit à la valeur de journaliste ou d’historien de Goulag par une certaine bien-pensance intellectuelle de gauche, Alexandre Soljenitsyne est bien plus que cela. C’est avant tout un écrivain immense. C’est aussi un homme de foi et un grand patriote. Il est davantage un dissident orthodoxe qu’un dissident socialiste. Mais la gauche ne se gêne jamais, s’est bien connu, d’occulter ce qui lui donne mal au ventre, notamment ce qu’elle appelle chez l’écrivain russe le côté « sombre et réac ».
Alexandre Soljenitsyne aimait les pauvres. La Maison de Matriona, ce court roman écrit en 1963, plonge le lecteur dans « les entrailles même de la Russie » des années cinquante, de la Russie rurale, la Russie profonde des régions du centre. Un professeur de mathématique s’y rend pour trouver un emploi dans un petit coin tranquille, loin des villes. Il prendra logis dans la maison que Matriona, une veuve sexagénaire, habite seule. Une ancienne maison de famille alors délabrée, envahie par des souris et des cafards, et chauffée à la tourbe. Matriona possède un potager et une chèvre blanc sale et c’est tout ce qu’elle avait. Elle travaille tous les jours. C’est une vie sans luxe et sans faste. Les villageois sont des gens fiers et humbles, d’un cœur généreux mais aussi cruels, fidèles à leurs coutumes, à leur langue, à leur paysage. Ils ne demandent rien à personne, ne revendiquent rien. Ils sont pauvres — en sont-ils conscients ? — mais ils aiment leur patrie, ils appartiennent à un monde, à une histoire.
Soljenitsyne dépeint ce monde avec une tendresse émouvante. Ce roman est un véritable hymne à la force de l’homme et de la vie. Même le drame qui si déroulera ne changera rien à la profonde humilité de ces villageois, cette merveilleuse humilité si profondément ancrée dans leurs cœurs et leurs âmes.
Qui donc aujourd’hui, parmi nous, est capable de cette humilité et de cette espérance ?