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Alzheimer : l’urgence

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Alzheimer : l’urgence

Cette journée mondiale de la maladie d’Alzheimer a montré qu’elle touchait un nombre croissant d’individus, phénomène découlant directement de l’allongement de la durée de vie nous dit-on. Est-ce bien la cause de l’accroissement du nombre de personnes touchées ? On rencontre en effet régulièrement des individus de plus en plus jeunes qui, probablement, doivent être atteints de ce mal. Prenons les trois derniers jours.

Nous avons tout d’abord un premier ministre grec qui, on le sait, montre des symptômes chroniques d’oubli. Il avait déjà oublié la réponse à un référendum, la doctrine de sa propre majorité, sans parler des règles de fonctionnement de la zone euro. Dimanche soir encore, après avoir remporté une majorité relative destinée à appliquer le programme européen dit d’austérité, il s’est allié avec l’un des seuls partis qui le refuse absolument. Etonnant, non ? Comme on ne peut pas croire à une pure manœuvre politique et encore moins à un manque de cohérence, c’est forcément un oubli.
Vendredi, notre ministre de l’économie, qui, le week-end précédent, avait oublié que l’abandon des 35 heures ne faisait pas partie du programme gouvernemental, déclarait cette fois que le statut de la fonction publique ne se justifiait plus dans un monde moderne. Il oubliait ainsi que, pour ses amis, le statut général était un dogme à peu près équivalent à celui de l’infaillibilité pontificale pour les catholiques.

Après une bulle corrézienne, le ministre a précisé qu’il ne parlait que des hauts fonctionnaires… Mais si, Paulette, je me souviens bien où j’ai mis les clés !

Vendredi toujours, la maladie frappait notre ministre de l’Éducation nationale qui, présentant les nouveaux programmes du CP à la 3e, annonçait le retour de la dictée journalière, mesure qui ne figure nulle part dans les 375 pages du document remis par le Conseil Supérieur des Programmes. On pouvait certes penser qu’elle n’avait guère eu le temps de lire cet épais document, mais elle devait bien avoir une petite fiche de résumé, genre antisèche, ou au moins un SMS de son directeur de cabinet lui présentant les grandes lignes de la réforme. Mais oubliant tout cela – car on ne veut pas croire à un pur gadget de communication – la ministre annonçait une mesure sortie de nulle part.

L’oubli de l’être empêche la compréhension du temps, enseignait Heidegger. Phénomène que Guy Béart abordait de façon plus poétique :

Je voudrais changer les couleurs du temps
Changer les couleurs du monde
Les mots que j’entends seront éclatants
Et nous danserons une ronde.

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