Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Pour mettre son énergie au service du collectif, Philippe Pascot a dû quitter la politique. Tout un symbole.
Cet ancien conseiller régional est donc devenu journaliste, avec la rage de celui qui a vu. Après Délits d’élus (éd. Max Milo, 2014) qui recensait les très nombreuses condamnations de politiciens encore en exercice – souvent pour des détournements de fonds publics –, il récidive avec Pilleurs d’Etat.
Cette fois-ci, l’homme liste et dénonce les nombreux abus légaux dont se servent le « haut de la pyramide » des élus en France : salaires exorbitants, prise en charge des frais d’avocat par les municipalités, droits à la retraite démentiels, emplois quasi fictifs, exonérations d’impôts, mais aussi immunité parlementaire.
Des exemples précis ?
– Un élu n’est pas soumis à plafonnement en termes de retraite et peut cumuler les années de cotisation au prorata du nombre de ses mandats.
– Les députés et sénateurs peuvent obtenir des prêts préférentiels dont ils paieront les remboursements grâce à leurs ‘indemnités représentatives des frais de mandat’. « De l’argent public sert donc à payer des dettes privées », constate l’auteur.
– Les élus bénéficient d’une importante indemnisation postmandat après une défaite électorale. Détail lamentable : celle-ci a été allongée à une année complète de traitements trois jours seulement avant le premier tour des élections départementales en mars dernier.
Ces avantages et ces abus, dont beaucoup ont été décidés par décret ces trente dernières années, sont pour beaucoup dans la fortune des ténors des deux grands partis au pouvoir, dont on découvre des rentrées d’argent faramineuses (330 000 euros en 2013 pour Jean-Pierre Raffarin par exemple, qui, contrairement à beaucoup de ses collègues, a osé détaillé ses revenus).
Le monde politicien s’est professionnalisé à outrance et beaucoup enrichi, jusqu’à couper les élus des populations. Une question demeure : cette évolution est-elle due aux problèmes inhérents d’un système dont les élections sont permanentes, ou d’un simple manque d’éducation et d’humanisme ?
Un livre à mettre dans les mains de tous les électeurs mais aussi des journalistes, ne serait-ce que pour la liste des élus cités.