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Une écologie pour le temps des assassins [PM]

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Une écologie pour le temps des assassins [PM]

En lançant la formule d’écologie intégrale, le pape François n’a pas fini de nous agiter les méninges. Alors que l’humanité côtoie les précipices vertigineux du nihilisme, ce qu’il nous enseigne nous incite à pratiquer, dans l’ordre qui est le nôtre, une écologie proprement politique.

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Rejetant dos à dos l’écologisme frénétique – qui en vient à souhaiter, pour que vive la nature, la destruction de l’homme –, et l’anti-écologisme brutal de l’hyperfinance mondialisée, le pape fonde les grands équilibres de la planète sur une ample vision théologique et mystique de la création. Il tient là son rôle auprès du troupeau dont il a la garde, et auprès de toute l’humanité en laquelle, on le sait, l’Église est experte.

Un rempart contre le nihilisme

Ce faisant, il invite ceux qui ont la charge politique de la prospérité des nations à respecter eux aussi, dans leur domaine propre, des principes d’écologie intégrale. Et là, nous sentons particulièrement le besoin de l’écouter. Le cours qu’a pris le monde ne nous en fait-elle pas une obligation cruciale ? Car nous sommes entrés, n’est-ce pas, dans le temps des assassins. Quels assassins ? On ne refera pas ici la généalogie du totalitarisme, aujourd’hui bien établie. Des minorités agissantes, au nom du sens de l’histoire, ont estimé que la vie n’était pas la valeur suprême, et qu’il lui fallait rendre raison à la déesse Raison. Au XXe siècle, ces minorités ont pris le contrôle d’empires surarmés. Au XXIe, sur un mode insidieux, l’homme semble s’être définitivement pris pour son propre dieu, décidant du bien et du mal, du bon et du mauvais, du juste et de l’injuste. La folie des grandeurs, exacerbée par le scientisme et l’accélération technique, le conduit aux pires extrémités. Car la destruction systématique de l’environnement des hommes, comme de l’homme lui-même, porte un nom et une signature : le nihilisme.

Il faut en avoir une claire conscience : c’est là notre véritable ennemi. S’attaquant à nos esprits et à nos âmes, il nous détruit de l’intérieur. Le féroce islamiste, massacreur d’enfants, égorgeur d’innocents, destructeur d’églises et de sanctuaires, a du moins ce mérite : il n’a aucune prise sur nos âmes. C’est ce qu’affirment d’ailleurs les chrétiens d’Orient martyrisés.

Tandis que ceux qui détruisent la nature même de l’homme sont parmi nous, apparemment pareils à nous, mais rongés par un mal implacable, un sida spirituel et mental qui les détruit de l’intérieur. Comment, en France, parviennent-ils à garder le contrôle du pouvoir ? Par la grâce – la disgrâce plutôt, ou l’anti-grâce – d’institutions controuvées, biaisant et détournant la représentation des Français, et ayant perdu toute légitimité à agir pour le bien commun. Un peu comme dans cette nouvelle d’Edgar Poe où les fous, dans un asile, ont pris le pouvoir, et singent la légitimité du personnel soignant, habilement neutralisé.

La « maison Capet » de père en fils depuis 987 : notre oikos national

Comment en sortir, comment remettre le personnel chargé de « prendre soin » à sa place légitime ? La voie suggérée par le pape paraît s’imposer. Il y a lieu d’appliquer des préceptes d’écologie intégrale. Puisqu’il s’agit de l’ordre et de la prospérité de la cité, nous n’hésiterons pas à parler d’écologie politique (même si cette expression a pu être détournée de son sens « propre » pour prendre un sens sali par la démagogie « écolo »).

On sait à quel point la métaphore domestique – l’image de la maison à garder en ordre et à faire croître et prospérer – peut aider à exprimer ce qu’a été l’essence même de la politique capétienne. Le mot grec oikos, au cœur du mot écologie, évoque à la fois la maison, la famille et la patrie. Il nous renvoie ainsi à cette famille de familles qu’est la nation. Il nous renvoie aussi à la gestion patrimoniale de notre dynastie nationale qui, en développant son domaine familial, a donné naissance à la « Maison France ». Car « écologie intégrale » et « nationalisme intégral » se rejoignent (que ceux qui s’en étonneraient ou s’en scandaliseraient nous écrivent, nous leur expliquerons !)

Politique étrangère, migrations et défense de la biodiversité

Parmi les domaines où l’écologie intégrale a particulièrement sa place, c’est celui de la politique étrangère. Faire face à l’ennemi extérieur : c’est la première ligne de défense de la cité. Concevoir la politique extérieure de notre pays nous conduit à observer les mouvements qui agitent la planète. Percevoir et désigner les principaux facteurs de déséquilibre qui surgissent ici et là et déceler ceux qui sont sur le point de le faire : le monde est un lieu dangereux, surtout pour ceux qui n’y ont pas identifié les véritables sources de risques. L’écologie politique se révèle ici tout à fait précieuse : c’est au nom de la défense de la biodiversité qu’il faut vouloir préserver les équilibres nationaux contre la rapacité des grands prédateurs qui les menacent. C’est un point sur lequel l’expérience historique et une claire conscience des permanences géopolitiques sont indispensables. La politique, traditionnelle pour la France, de défense des nations contre les empires répond exactement au besoin de défendre la biodiversité : les identités nationales, quand elles existent, expriment un haut degré de vie des collectivités.

Une autre question brûlante aujourd’hui ne peut que gagner à être considérée du point de vue de l’écologie politique : c’est celle des migrations. Il n’y a rien de plus naturel que le désir de l’homme de découvrir ce qui se passe hors de chez lui, de vivre des expériences lointaines, de se familiariser avec des réalités exotiques. Puis de revenir, « plein d’usage et raison », faire bénéficier sa famille, sa « maison familiale » et ses compatriotes, et plus spécialement les générations plus jeunes, de l’expérience acquise.

En revanche, lorsque des populations entières sont incitées, voire forcées, à quitter leurs lieux d’origine, à cause de la faim ou de convoitises artificiellement créées ou encore à cause de conflits ethniques ou idéologiques, elles partent à contre-cœur : elles auraient le plus souvent préféré trouver chez elle la sécurité ou le minimum de confort qu’elles recherchent. Puis, sur les lieux de destination, la création de situations conflictuelles convient sans doute à ceux qui en tirent bénéfice, mais ni aux migrants, ni à ceux qui les accueillent. L’écologie intégrale et le respect de la biodiversité humaine pousse aujourd’hui à tout faire pour empêcher les migrations imposées. En en prenant les moyens. Comme l’a dit récemment le président du Sénégal, Macky Sall : « Seule l’éducation des jeunes viendra à bout de l’islamisme et de la pression migratoire ».

Ce ne sont là que quelques illustrations de ce que suggère l’idée d’écologie politique. Mais il faut savoir gré au pape François, premier pape à la fois jésuite et franciscain et fort de cette double perspective, d’avoir décidé d’enseigner au monde l’écologie intégrale.

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