Un mémoire époustouflant. Ancien élève de l’université américaine Berkeley, Alessandro Giraudo a étudié des dizaines d’ouvrages sur le financement de la guerre.

Il en sort un compendium général : des mines du Laurion qui financent les batailles du Péloponnèse aux différentes ressources servant à la Seconde Guerre mondiale, en passant par l’inflation ordonnée par Philippe Le Bel, les secrets monétaires des cités italiennes, les pillages de l’empire mongol ou le financement de la conquête arabe, on en a pour tous les goûts, à toutes les époques.

Un peu trop presque : on sort légèrement frustré du chapitre traitant de la guerre froide, où les informations manquent faute de recherches en archives. Le livre n’en demeure pas moins une référence pour qui veut comprendre les luttes entre les puissances et la naissance des États modernes. La monnaie, qui a prit différentes formes par le passé, apparaît plus que jamais comme un actif stratégique.

Des chapitres thématiques (« Nouvelles armes, nouveaux coûts », « Les grandes places ») apportent des respirations précieuses. Ils démontrent s’il en était besoin l’importance du sujet monétaire, problématique basique mais souvent ignoré.

« Le nerf de la guerre – La longue histoire des liaisons dangereuses entre argent et guerre » d’Alessandro Giraudo (éd. Pierre de Taillac, 25 euros)