France
Intrinsèquement pervers
Quelle idéologie, quel régime politique mérite cette qualification rien moins que flatteuse ?
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Une superbe vue cavalière qui permet de mieux appréhender en perspective les chemins incompréhensibles empruntés par l’Église aujourd’hui. Ce qui se passe a des origines lointaines dont les conséquences se mesurent aujourd’hui.
L’abbé Claude Barthe ne livre pas dans cette étude un traité sur la foi, encore qu’il serait possible d’en dégager les grandes lignes. Mais il analyse le pourquoi et le comment de la crise existentielle qui affecte l’Église depuis Vatican II. Il y a eu des prolégomènes aux textes ambigus du Concile et ces discussions préalables étaient le résultat de controverses qui agitaient le cours même de l’Église depuis plus d’un siècle. L’abbé Barthe présente en raccourci ces querelles fondamentales dans le style le plus vif, le plus intelligent et le plus synthétique, ce qui permet de saisir tous les enjeux du débat et ce dès le départ. En un mot quelle doctrine l’Église, dans son autorité magistérielle, doit-elle soutenir face aux thèses de la Révolution et de la prétendue modernité ? Question posée dès le XIXe siècle dans toute son ampleur avec les Lamennais, les Montalembert, toute l’école libérale d’où devaient sortir par la suite le progressisme politico-religieux et le modernisme philosophico-exégétique. Pie IX avait tranché.
Mais il n’y a pas que la doctrine, il y a aussi l’attitude : une apparente fermeté doctrinale peut s’associer à une pratique de conciliation et de ralliement par pure politique, type Léon XIII et, plus tard, Pie XI. Mais il faut alors en payer le prix. Surtout quand avec Jean XXIII, Paul VI, puis encore plus dernièrement François, l’attitude ou la posture générale du ralliement au monde se hausse au niveau de la doctrine, et se substitue à elle, pulvérisant tout le magistère antérieur. Les conséquences se voient aujourd’hui dans la pratique elle-même, concrètement dans l’effondrement quantitatif et qualitatif, et aussi bien doctrinal que liturgique, où la messe elle-même est bradée et sacrifiée aux exigences de la politique cléricale d’ouverture au monde. Heureusement il y a une résistance.