La vertu définit l’homme par rapport à ce qu’il a de meilleur dans son humanité : une conduite personnelle conforme à son être raisonnable et à sa vocation sur cette terre où il doit remplir la tâche que lui assignent les circonstances, sa naissance, son devoir d’état, son rôle social, sa destinée personnelle déterminée ou choisie selon les cas.
Les Anciens, surtout grecs et latins, avaient fait de la pratique de la vertu l’essentiel de la vie, comme une sorte de quête de l’équilibre et de l’harmonie dans la poursuite du bien qui doit être conforme à la justice et à la droite raison. Aristote en a écrit des traités, entre autres L’éthique à Nicomaque ; Cicéron en exaltait le modèle politique. Tout fut repris par la philosophie et la théologie chrétiennes sous le regard absolu de la révélation divine, de saint Augustin à saint Thomas d’Aquin jusqu’aux commentateurs et auteurs du XVIIe, du XIXe et du XXe siècle : un magnifique florilège où les vertus théologales dominent les cardinales et par degré toutes les vertus plus ordinaires qui donnent à l’homme sa grandeur de sociabilité, de générosité et de magnanimité, eh oui, jusqu’à l’imprudence et la témérité s’il le faut, qui dans un siècle médiocre complaisamment enfoncé dans la vulgarité de l’ordre républicain, constituent le sceau d’une vertu chrétienne héroïquement vécue. Le Père Jean-François Thomas, ce jésuite bien connu chez nous et qui professe hautement sa foi catholique, a écrit là de sa plume aiguisée un joli traité plein de force et de finesse que sa vaste érudition sait agrémenter de toutes les lumières de la plus haute civilisation.
Père Jean-François Thomas, sj, Les Vertus méditées, Via Romana ; 192 p., 15€