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L’Europe qu’il aurait fallu faire

Lire ce livre est un crève-cœur pour qui s’intéresse à l’histoire européenne. Tant d’occasions manquées et, pourtant, tant de génies politiques.

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L’Europe qu’il aurait fallu faire

Ce qui aurait dû se faire, ne s’est pas fait : l’Europe des Habsbourg et celle des Bourbons qui était celle de la civilisation, ne s’est pas constituée comme il eût été naturel et sage qu’elle se fît. L’Europe en a pâti ; les peuples en ont souffert. Et le problème n’est pas résolu comme l’actualité ne le montre que trop.

Jean-Paul Bled est un esprit puissant. Il connaît tout de l’Allemagne, de l’ancienne et de la nouvelle, sur lesquelles il a fait des études définitives, en particulier de Bismarck à Hitler. Là, il retrace, en traits brillants et synthétiques, la politique qui fut celle des ministres – et des puissants ministres – de la Maison d’Autriche depuis le XVIIe siècle jusqu’à la fin de l’empire d’Autriche-Hongrie. Que d’intelligence au service de souverains qui, malgré des défauts, voire des déficiences, avaient tous le sens de leur devoir et la conscience de leur autorité. Ainsi le prince Eugène qui constitue le socle de la puissance impériale face aux Turcs et sur le plan européen en déjouant les intrigues françaises. Il y a la haute figure de Kaunitz qui avec Marie-Thérèse, sa souveraine, et Louis XV, a tout compris de la nouvelle donne européenne, face à la Prusse et à l’Angleterre. Bien sûr, Metternich, l’homme de l’équilibre européen qu’il fallait restaurer après les crises révolutionnaires et napoléoniennes. Schwarzenberg, le meilleur royaliste qu’une monarchie ait eu à son service dans les bouleversements du XIXe siècle. Et von Bach et von Beust et von Taafe et von Beck qui furent tous de grands ministres, mais que les temps ne servirent pas, pas plus que François-Joseph qui, malgré ses dispositions, ne put arriver à dominer les contradictions de l’époque et réaliser cette unité dans la diversité qui eût été la solution. Tout s’achève avec le Premier ministre hongrois, Istvan Tisza, qui meurt assassiné en témoin de la double monarchie qui s’écroule en même temps que lui. Ah ! quelle tristesse ! quel dommage ! Jamais l’Europe ne s’est relevée d’une telle disparition.

 

Jean-Paul Bled, Les grands ministres des Habsbourg, Du XVIIe siècle à la chute de l’empire, Perrin ; 382 p., 24€

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