Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Cécile Berly poursuit son œuvre. Quatre portraits de femmes confrontées à la fureur révolutionnaire, femmes du XVIIIe siècle, touchantes en elles-mêmes, par cette grâce que ce siècle subtil leur confère jusque dans leurs défauts et par le sort cruel que ce même siècle qui se révèle impitoyable, leur réserve, précisément en tant que femmes
Quatre portraits repris cinq fois de suite à cinq moments successifs où se joue leur sort tragique, selon la date de prises de vue à quelques mois les unes des autres. La reine, c’est-à-dire à tout jamais Marie-Antoinette, Madame Rolland, la femme de lettres et de tête qui se voulait supérieure aux événements, Olympe de Gouges qui crut à tort à la liberté mais qui y crut jusqu’au bout, Madame du Barry, qui, elle, ne croyait à rien d’autre qu’à la vie dans une époque qui ne jurait plus que par la mort.
Admirables portraits comme sait en dresser Cécile Berly, tout en nuances et cependant avec de fortes lumières qui vont jusqu’au fond de l’âme et permettent de mieux comprendre les personnalités. La bibliographie montre que l’auteur connaît son affaire parfaitement. Arrestations, incarcérations, jugements, condamnations, exécutions – toutes les quatre guillotinées et dans quelles conditions ! –, les voilà peintes à tout jamais pour ici-bas et pour l’éternité. Marie-Antoinette, plus femme que jamais, femme et reine dans toute la noblesse de son état, d’autant plus elle-même qu’elle est dépouillée de tout et attaquée par la vilenie la plus ignoble. (Non, il ne faut pas dire que Marie-Antoinette a trahi, même si elle fut maladroite…) Madame Rolland plus stoïcienne et plus courageuse à chacune de ses épreuves. Olympe de Gouges plus combative et plus utopiste au fur et à mesure que la machine révolutionnaire la broie jusque dans ses chimères. Madame du Barry qui ne demandait rien à personne et contre qui tout se retournait, même sa façon d’être femme. La finesse de l’analyse et du style de Cécile Berly ajoute encore du charme à ces séances d’horreur. Et quelle leçon à tirer de tant d’émotions retenues !
Cécile Berly, Guillotinées, Marie-Antoinette, Mme du Barry, Mme Rolland, Olympe de Gouges, Passés/Composés ; 172 p., 16 €