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Mutations orientales

Quand le printemps arabe fleurit en Tunisie décembre 2010, puis étendit son doux empire sur tous les États arabes, l’Occident 2.0 frémit d’aise : on rejouait 1848, le vieil Orient allait rejoindre le clan des démocraties contemporaines où tout n’est que joie, ordre et probité.

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Mutations orientales

Le 3 février 2011, le Parlement européen adopte une résolution historique dont les termes courageux vibrent encore dans la mémoire de tous les vrais démocrates : « Le Parlement européen […] ; exprime sa solidarité avec le peuple tunisien […] ; soutient avec force le processus démocratique ; souligne l’importance de créer les conditions nécessaires à la tenue d’élections… » et promet de l’argent. On connaît la suite : les islamistes sont portés au pouvoir, la Libye est ravagée, l’immigration déferle en Europe… Les nations occidentales qui ont collaboré au grand œuvre en fulminant d’une main les foudres guerrières et en dispensant de l’autre les dollars sont désormais considérées, en Orient, pour ce qu’elles sont : des prédicateurs qui cachent des prédateurs.

Dix ans plus tard, alors que les États-Unis ont décidé que leur suprématie menacée réclamait qu’on détruise la Russie et qu’on affaiblisse la Chine, voilà que l’Orient renâcle, comme l’Afrique. L’Orient s’émancipe, tout seul, des tutelles occidentales. L’Arabie saoudite n’exécute plus servilement les ordres américains, la France a perdu tout crédit, la Chine construit la nouvelle capitale administrative égyptienne et quand elle ne rafle pas quelques contrats supplémentaires, elle réconcilie sunnites et chiites, ce qui étonne et vexe toutes les chancelleries du monde libre. Voici venu le temps d’un nouveau printemps arabe.

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