Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Le 15 avril 2019, quelques mots se propagent comme une trainée de poudre : Notre-Dame brûle. Cet évènement a saisi le monde entier, des riverains jusque de l’autre côté de l’océan, témoignant ainsi de l’attachement que ce monument, exceptionnel à plus d’un titre, suscite dans le cœur de tout un chacun.
Pour les chrétiens, ce cataclysme n’est pas sans revêtir une charge emblématique, voire allégorique, très forte. Nous sommes le lundi Saint, le premier jour de la semaine qui conduit à Pâques ; le feu en très peu de temps a embrasé la charpente, la flèche est tombée, les murs menacent de s’écrouler. Techniquement, les moyens déployés pour stopper le brasier étaient largement insuffisants, et pourtant l’incendie a pris fin, la tour nord ne s’est pas effondrée, la Sainte Couronne d’Épines et le Saint Sacrement ont été sauvés. Dans un laps de temps comme suspendu s’est opéré un carême en accéléré où le mot « miracle », qui a fleuri sur les lèvres, est venu témoigner de la Résurrection.
Tirer des conclusions prophétiques d’un tel événement venu frapper les esprits et les âmes serait probablement présomptueux. Toutefois, il serait dommage, et, par-delà, bien matérialiste, de faire fi de toute la symbolique dont est chargé le monument. C’est ce chemin que nous invite à prendre Luc de Goustine dans son livre Parabole de Notre-Dame : « Notre miracle a donc été ici le « petit spectacle », « le coup d’œil » voire « clin d’œil » qui permet d’accéder un instant à l’évidence des voies divines. »
Les voies divines s’inscrivent dans un temps qui n’est pas le nôtre mais qui traversent les millénaires. Elles relèvent du Mystère qui nous dépasse et nous transcende totalement, tout en étant annoncées puis incarnées par le Christ et son Église. Nos cathédrales, chapelles, basiliques, églises ne sont pas ainsi de simples bâtiments, toutes leur forme, leur structure, leur orientation, leurs statues, leurs vitraux, l’emplacement de l’autel, sont autant d’occasions de nous faire pénétrer dans les desseins de Dieu, d’entrer dans les temps messianiques, de participer à l’annonce du Christ, sa venue, sa mort et sa résurrection.
À la lumière d’un regard eschatologique, l’incendie de Notre-Dame nous ramène ainsi dans un temps spirituel qui doit nous réveiller comme une parabole des fins dernières. Du parvis à la nef, du transept à l’autel, il nous est donné de lire l’histoire sainte, inscrite dans l’Ancien et le Nouveau Testament, et ce feu destructeur qui saccagea Notre-Dame doit pouvoir changer nos cœurs vers un renouveau. Le Très-Haut n’a pas dit son dernier mot.