Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Anne-Marie Quenette aime la Lorraine. Elle fait de sa marche de Lorraine le centre de la France ; ou plutôt elle la met au cœur de l’histoire de France. Comme son père Jean Quenette qui fut un homme politique et un grand préfet, au service de la France, même et surtout sous l’occupation allemande, où il sut, comme tant d’autres Français, tromper l’ennemi pour mieux lui résister.
Cette juriste, admiratrice passionnée de l’œuvre de ses pères et qui s’est toujours battue pour son pays, dresse une galerie de portraits à la gloire de la Lorraine et de la France. Et, bien sûr, en premier Jeanne d’Arc qu’elle voudrait arracher aux querelles idéologiques, mais l’œuvre de l’héroïne de la patrie a un sens politique précis ; elle restaure la légitimité royale et c’est pourquoi elle mourut martyre. De même elle cherche à Jules Ferry un destin qui dépasse les combats de son temps ; c’est difficile, car l’homme savait ce qu’il voulait et si sa république prétendait être celle de tout le monde, il n’empêche qu’elle était partisane et diviseuse.
Anne-Marie Quenette est en communion profonde avec les écrivains de son pays, ceux qui ont chanté la terre et les morts, les travaux et les jours. C’est ainsi que sa plume s’attache à ces deux Lorrains qui n’ont fait pour ainsi dire qu’un seul écrivain, Erckmann-Chatrian, les Mistral de l’Est, ceux qui ont fait briller la littérature provinciale et redonné vie à la France des provinces. Évidemment Maurice Barrès, le maître incomparable du nationalisme français, parce qu’il fut d’abord un patriote lorrain dont la prose enchanteresse servit à illustrer autant la Lorraine la plus enracinée que la France éternelle.
Puis les grandes figures politiques se succèdent, toutes marquées par l’intelligence du pays, Raymond Poincaré, le patriote intransigeant, Lyautey, l’officier, et surtout le créateur d’une politique coloniale nouvelle et moderne de rayonnement de la France, Marcel Bigeard, le héros des guerres d’Indochine et d’Algérie qu’Anne-Marie Quenette admire comme il se doit ; elle préside la fondation Bigeard.
Étonnamment, elle s’intéresse à Albert Lebrun qu’elle nous fait découvrir, bien au-delà des images ternes et salies qu’une certaine histoire a laissées du dernier président de la IIIe République. Mais, surtout, Anne-Marie Quenette rend hommage, encore et toujours, à son père qui aurait aimé pour la France une autre destinée que celle qu’elle subit aujourd’hui. Une Lorraine forte dans une France forte, voilà l’avenir. Puisse-t-il n’être pas compromis !