Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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Il y a dans le dernier roman d’Olivier Maulin tout ce qu’on aime chez lui : un pays, les Vosges, décrit avec amour, des personnages truculents, un fantastique naturel, comme dans Marcel Aymé, de belles envolées politiques, des aphorismes glissés mine de rien au fil des pages, quelques situations grotesques décrites avec un ton rabelaisien, une véritable tristesse qui sourd parfois, tristesse devant l’enlaidissement du monde, l’enténèbrement des temps et la crétinisation des esprits, et quelques joyeuses charges contre les bienpensants.
Et aussi, sur le ton de la légende, en quelques pages, le récit d’une France dévastée par l’islam mais sauvée par les régions, qui font sécession de Paris et de la république et réinventent les principautés, les marches et les duchés, et même les royaumes, dont celui des Vosges, où règne la reine Blanche Ire, aubergiste de son état, comme dans un conte de Pourrat. Comment est-elle arrivée là ? Il faut lire Le Temps des loups. Ce roman tient à la fois du polar et du conte, de la farce et du pamphlet, et Olivier Maulin, à l’imagination débridée mais tenant ferme les rênes de son récit, y laisse éclater sans frein sa verve et y épanouir ses humeurs.