Car le héros du livre cherche depuis sa petite enfance un sens à l’existence, sens total qu’il voudrait à la fois et mystique et politique. Tel est notre ami Louis Pozzo di Borgo. Façon pour lui de raconter son enfance dans l’Oranais, du temps d’une Algérie française qui n’eut jamais rien, surtout dans les quartiers populaires, d’un affreux colonialisme que Macron, comme ses prédécesseurs, se croit obligé de stigmatiser comme un crime contre l’humanité. Tous ces souvenirs, aujourd’hui si anciens, sont frais comme d’hier. Ils sont lumineux ; ils sentent bon. On revit grâce à la prose poétique de notre ami dans un pays baigné de soleil, où les populations fraternisent, où tout le monde aide tout le monde, où les communautés se côtoient en se connaissant dans leur différence. Tout est dépeint d’un pays qui vivait heureux. Oran, Alger, Mostaganem, l’Algérie d’avant le drame.

Et, puis, l’auteur fait revivre à son lecteur tous les événements qu’il a vécus, l’immense sursaut national de 1958 dont les Français ne se souviennent plus, qui aurait dû aboutir au redressement de la France ; et l’effroyable tromperie gaulliste, la plus grande duperie de toute l’histoire, qui finit en trahison sanglante, programmée de sang-froid par l’homme le plus cynique qui se soit jamais rencontré dans nos annales. Mais le bien se fait malgré tout dans l’épouvantable désastre. Et le plan de Dieu se poursuit encore et les justes amours se tissent. Et l’imprévu devient le prévu, car la Providence veille, sa main agit. Ah, si la France pouvait sortir de l’impasse où la jette son impiété. L’auteur s’amuse à imaginer un scénario. L’important est de comprendre que la solution est spirituelle. Merci à notre ami pour ce beau livre.

 Louis Pozzo di Borgo, La main de Dieu, Godefroy de Bouillon ; 196 p. ; 21 €