Parousie de générosité et de bienveillance, elle permettra enfin de tartiner de dignité létale ceux dont on ne voudra plus s’occuper. Deux docteurs partent à l’assaut de ces faciles certitudes, matraquées avec force par les acteurs politiques et culturels. Rappelant le droit, définissant avec précision les mots (sédation, euthanasie, suicide assisté), soulevant le voile de cette curieuse “dignité” dont se couvrent ceux dont la compassion est dévoyée, examinant les peu reluisants exemples étrangers, qui révèlent un vrai business de l’euthanasie, les deux praticiens guident le lecteur vers un exposé passionnant des soins palliatifs, en n’esquivant aucune question gênante, surtout l’examen des cas toujours brandis pour justifier l’injustifiable. Alors même que certains catholiques prétendent faire évoluer la doctrine de l’Église sur ce point, ces spécialistes affirment que transgresser la nature sous prétexte d’émanciper l’homme n’est qu’une douloureuse illusion et qu’une approche qui ne brandit ni l’égalité, ni la fraternité ni la liberté mais seulement la charité et la compassion est le plus sûr chemin d’un vrai accompagnement, pour le patient comme pour le médecin.

 Jean-Marie Gomas et Pascale Favre, Fin de vie : peut-on choisir sa mort ? L’euthanasie n’est pas LA solution. Artège, 2022, 256 p., 17,90 €