Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Les éditions Casterman ont eu la bonne idée de réunir un choix des meilleurs dessins de presse de Johan de Moor. Cet illustrateur aux talents multiples ne se cantonne pas, en effet, dans un seul domaine : il travaille avec des techniques mixtes et variées également dans le « dessin d’humeur ».
L’anthologie qui vient de paraître est constituée de dessins couvrant vingt années de publications. Il débute par une amusante bande dessinée courte, co-écrite avec Gilles Dal et parue dans la revue Pandora, puis entre dans le vif du sujet avec les attentats du 11 septembre 2001, la tuerie de Charlie Hebdo en 2015, etc.
Johan de Moor est le fils de Bob de Moor, le dessinateur qui fut l’assistant d’Hergé au sein des Studios Hergé. Pourtant ce n’est pas dans le style de la Ligne Claire que Johan de Moor opère. Il a développé, au fil des années, un style qui lui est propre, mêlant crayons de couleurs, encres, gouache, aquarelle et surtout le collage – qui semble lui plaire particulièrement. Ses « dessins d’humeur » sont également truffés de références à la bande dessinée classique, au cinéma, à la peinture… Il est peu aisé de résumer un tel recueil d’illustrations, mais on peut, sans trahir l’auteur, synthétiser ainsi son travail ainsi recueilli : il s’agit sans doute d’un des meilleurs dessinateurs de presse de ces vingt dernières années qui livre là, enfin, pour le lecteur francophone, une anthologie de son art. En une illustration richement travaillée, on peut lire une synthèse d’un thème d’actualité, traité avec dérision, référence, mais également avec un humour au vitriol.
Ceux qui connaissent le travail de Johan de Moor sur sa série La Vache connaissent son amour pour les animaux. Ceux-ci sont omniprésents dans ces dessins de presse, qui font la part belle aux opinions d’un dessinateur engagé. Ce qui est le fait d’un illustrateur de presse de talent, ce qui est rare. On lira donc avec gourmandise ces « dessins de presse » réalisés avec force et, on peut le dire, génie.