Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Le «Grand» Condé, comme il est coutume de le distinguer de ceux qui portèrent son illustre nom avant ou après lui, eut trois vies: héros, rebelle et architecte. La guerre fut son art et sa gloire, la politique fut son malheur, Chantilly fit son immortalité. En contant, avec vivacité, humour et sérieux épluchages de sources, la vie d’une des dernières figures de la France ancienne, celle d’avant la monarchie absolue, Simone Bertière fait aussi le portrait d’une époque en fine psychologue. Condé avait dix-sept ans à la naissance du futur Roi-soleil. Prince du sang qui pouvait espérer une succession par son haut degré de lignage Bourbon et la stérilité prolongée du couple royal, cette naissance fut certainement vécue comme une déconvenue par ce jeune seigneur formé intellectuellement par les jésuites et rompu très jeune à l’art de la guerre. À vingt-deux ans, il était l’idole de la jeunesse d’épée, après ses exploits durant la guerre franco-espagnole de 1643 à 1648. Son destin aurait dû être celui du plus fidèle bras armé de la couronne; ses ambitions le conduisirent à jouer les jeux les plus dangereux et purent le perdre. La grandeur autocratique du jeune roi le sauva finalement. L’aventure est formidable. C’est ce que nous fait vivre avec un intérêt soutenu Simone Bertière dont, comme dans chacun de ses ouvrages, le talent littéraire est à l’égal de ses connaissances approfondies de l’histoire de la monarchie française.
Condé, le héros foudroyé, de Simone Bertière, éditions de Fallois, 540 pages, 24 euros