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De Noël à Pâques

La France peut-elle sortir des griffes d’un régime de mort ?

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De Noël à Pâques

L’Europe avait décidé de ne plus fêter Noël. Du moins, c’était l’intention formulée par Madame Helena Dali, la commissaire européenne à l’Égalité, dans la brochure d’une quarantaine de pages qu’Erasmus Student Network a pondu à sa demande comme guide pratique sur la façon de communiquer de manière inclusive en Europe avec la jeunesse internationale. Il y eut tout de même des protestations, non seulement sur cette façon de rayer Noël du calendrier mais également sur l’invraisemblable paquet de billevesées recommandées pour s’exprimer selon les règles de cette absurde philosophie qui serait la « valeur » essentielle de notre eurocratie. Il n’empêche : une obscure commissaire européenne est entretenue à plus de 300 000 euros par an pour assumer un tel travail. Qu’en est-il des autres ? C’est à peu près du même tabac. Il est à noter que la Commission n’a semblé faire marche arrière – en attendant de continuer dans le même sens – que devant les protestations de tous les gens de bon sens de l’Europe chrétienne, de l’Italie à la Pologne. Trop, c’était trop. Madame Ursula von der Leyen a cru bon d’assurer le Pape de ses sentiments de respect « religieux et humanistes ». Le cardinal Parolin, secrétaire d’état du Saint-Siège, avait tenu à faire savoir sa réprobation ; toutefois, il s’était bien gardé de rappeler que la naissance temporelle de Jésus était un événement qui ne pouvait pas être aboli de l’histoire, à l’image de sa naissance éternelle qui domine tous les siècles. Il s’était contenté, lui aussi, selon les nouvelles normes théologiques en vigueur au Vatican, qui placent l’inclusion et la migration au sommet des vérités de la foi et de la règle morale, de faire remarquer qu’il y avait dans cette volonté inclusive une discrimination répréhensible, puisque dommageable pour les chrétiens d’Europe. Comme quoi l’Église elle-même, dans sa hiérarchie et dans ses doctrines prétendument adaptées, est atteinte des mêmes maladies mentales qui ravagent le monde occidental.

Un seul schéma politique : l’Europe

Pas de Noël ! Seulement des fêtes ! Sous le regard vigilant du variant omicron ! Et comme cadeau de fin d’année, le soulier gauche de la France a reçu une poupée Taubira en plus, ce qui encombre ledit soulier déjà suffisamment chargé d’inutiles joujoux démagogiques ; le soulier droit s’est vu doté d’une Valérie Pécresse dont il est dit qu’il lui est réservé un fabuleux destin de femme d’État. Cependant, même si à cette occasion l’emballage a été soigné, avec des rubans colorés, chacun sait que le produit lui-même n’a pas changé. Il est tel qu’en lui-même la cuisine électorale l’a préparé. Macron-Pécresse serait le duel d’avril prochain. Quel avenir ! Le même programme qui va se jouer sur deux partitions différentes, et avec à peu près les mêmes électorats. Ce serait prometteur : sondages au beau fixe. Mais attention : Noël au balcon, Pâques aux tisons.

Macron à cet effet essaie de prendre des points d’avance sans se faire décompter ni les dépenses ni les temps de parole. Il procède comme ses prédécesseurs, dit-on avec des airs entendus. Soit ! Mais quel régime et quelle éthique ! L’intelligence politique est dévoyée par des principes aussi faux qu’hypocrites. Macron nous a donc gratifiés au mois de décembre de deux entretiens de plus de deux heures, où sans annoncer sa candidature il donnait toutes les raisons qui justifiaient sa candidature. 

Le premier entretien portait sur l’Europe. Tous les commentateurs l’ont trouvé fastidieux. Il a d’ailleurs été peu suivi. Mais qu’importe pour lui. Il était celui qui allait prendre l’Europe en main pendant six mois à partir du 1er janvier 2022, enjambant ainsi l’élection présidentielle. Merveilleux, n’est-ce pas ? Ce n’était plus la présidence tournante de l’Union européenne que la France exerçait, non, c’était Macron qui s’investissait lui-même du principat souverain de l’Europe de demain. Il lui appartenait de le définir, de le décrire et de le saluer avec l’autorité requise. Malgré le ton doctoral qui a fatigué les auditeurs, il fallait sentir la jouissance intense, uniquement conceptuelle, qui animait ses propos. Il s’agissait d’une resucée de son discours de la Sorbonne de septembre 2017. L’impératif pour lui est encore, toujours et plus que jamais, de construire la souveraineté européenne. Et comme c’est un homme pressé, il veut agir comme si elle était dès maintenant constituée. Sa tournée européenne fut effectuée dans ce sens. Et il attend de la nouvelle coalition allemande un accord sur ses propres objectifs, ce que dans sa fébrilité de domination il croit déjà acquis. Cette hypothèse le soumet donc totalement au point de vue allemand dont dépend toute sa politique, et par conséquent, qu’il le veuille ou non, aux intérêts allemands. Ainsi, l’Europe financière et budgétaire qu’il pense avoir initiée avec Angela Merkel sera, selon lui, le premier fondement de l’Europe intégrée, l’unique schéma politique qui occupe son esprit. Avoir un seul ministre européen des finances avec des normes budgétaires unifiées et un système d’emprunt européen commun, s’impose comme la règle majeure de la nouvelle construction européenne qu’il veut maintenant promouvoir. Sur ce point, ce sera de fait l’abandon définitif de la souveraineté française. L’euro, monnaie « allemande », triomphera dans sa version « allemande » ; et contrairement à ce que croit Macron, ce sera définitivement la conception financière « allemande » qui l’emportera. Olaf Scholz, le nouveau chancelier « allemand », et patron effectif de l’Europe, ainsi que les libéraux de la coalition « allemande » qui tiennent les finances, y veilleront. Les Allemands, d’ailleurs, n’ont pas peur du fédéralisme européen qui sera la consécration de la philosophie politique « allemande », telle que la nouvelle coalition l’a encore dans son programme commun édictée. Il convient cependant de préciser que la souveraineté du peuple allemand est toujours garantie par le texte constitutionnel de la République fédérale allemande, confirmée par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe. C’est donc la nation française qui sera amenée à renoncer à sa propre conception souveraine pour entrer dans de telles perspectives, ce qui est exactement la pensée de Macron. 

La France comme un jouet

Et, comme il se veut enthousiaste, il lance déjà dans son esprit tous les projets possibles de politiques communes qui aboutiront toutes au même résultat : le dépouillement progressif de la France. Ainsi en sera-t-il de l’Europe du numérique et de l’industrie comme il en a été de l’Europe agricole. En dépit des promesses de Macron, la France a tout à y perdre : sa désindustrialisation sera inexorable. Ne parlons pas de la balance commerciale ! L’Europe de la défense, sur laquelle il vaticine depuis cinq ans, n’a jamais été qu’un leurre, les Allemands ne cherchant qu’à mettre la main sur les technologies françaises, comme il a été largement prouvé ces dernières années dans les questions aéronautiques et spatiales. Il restera à la France à s’amuser avec des colifichets, à jouer avec son armée et sa dissuasion nucléaire sur le plan international, jusqu’au jour où un Macron de service les remettra à l’Europe fédérale avec son siège au Conseil de sécurité de l’ONU. Tel est le plan.

Une semaine après ce long discours-fleuve sur sa prochaine présidence européenne, Macron, avec le même cynisme tranquille et assuré, expliquait aux Français, deux heures durant , qu’il les aimait, qu’il les avait toujours aimés en dépit des incompréhensions et des malentendus, et qu’il les aimerait toujours, puisque, disait-il avec une émotion qui le nouait à la gorge, c’était sa raison d’être et son destin. Sa complaisance à l’égard de lui-même, alimentée par les questions de journalistes obséquieux et indéfiniment renouvelée sans autre objet que lui-même, à qui la France ne sert que de miroir, a fini par agacer tous les commentateurs, même les plus serviles. L’écoute des auditeurs n’a d’ailleurs cessé de faiblir jusqu’à devenir dérisoire. Cette affectation d’affection n’est rien d’autre que l’expression de ses vœux pour un pays encore plus malade moralement que physiquement.

Qui voudra bien comprendre que le problème politique de la France est lié au régime que nous subissons et qui permet à un homme comme Macron de s’emparer de l’état, d’en disposer comme il l’entend, de rester malgré tout en tête des sondages et, s’il manœuvre bien, de gagner à nouveau l’élection présidentielle, alors qu’il ne dispose, en réalité, que d’un électorat minoritaire qui ne couvre pas le tiers des Français ? À moins que Pécresse ne lui vole le pompon, mais ce sera dans les mêmes conditions et pour les mêmes objectifs. Cependant il apparaît à l’évidence que ce qu’on appelle le vote d’« extrême-droite », c’est-à-dire tout simplement le vote national, patriote, attaché aux traditions du pays, représente concrètement 40% de l’électorat, si l’on additionne, comme il convient, tout l’électorat dispersé de ceux qui ont encore l’amour de la France. Cette puissante minorité constitue en fait le bloc majoritaire en France. Aujourd’hui. Celui à qui devrait revenir le gouvernement et la représentation, selon les règles démocratiques. C’est ce que savent pertinemment les Marine Le Pen, les Éric Zemmour, les Éric Ciotti et les autres. C’est cet électorat qui devrait gagner dans une France normale. Et non pas la macronie qui ne représente rien mais qui gouverne en faisant passer ses lois, même les plus totalitaires et les plus abominables. Alors même que la gauche n’est plus qu’une affaire de petits bourgeois idolâtres d’eux-mêmes.

Tout sera mis en œuvre, absolument tout, y compris les procédés les plus déloyaux, pour faire échec à une victoire de la France nationale. C’est le triste spectacle auquel nous aurons droit au premier trimestre 2022. Il faut le répéter : tous les gens avertis comprennent bien qu’il s’agit d’une question de régime. L’adversaire en mesure l’importance ; d’où sa panique qui redouble sa haine. Quant aux Français, il leur restera à tirer toutes les conséquences de l’épreuve qui s’annonce. C’est le sens sans doute de ce « surtout, surtout, vive la France » d’Eric Zemmour.

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