Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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Le Grand Remplacement n’est ni une thèse, ni un fantasme, ni un complot dénoncé, mais le constat amer sur ce qu’est devenue la France et sur la manière dont les élites la transforment, niant un jour le réel avant d’expliquer, le lendemain, que ce qu’ils niaient est une réalité, et même une fatalité, et même une providence : le peuple français change, remplacé par lui-même (culturellement, historiquement, religieusement) autant qu’il est remplacé par des éléments étrangers qui ne viennent plus se fondre dans ce creuset dont parlait Bainville mais, au contraire, se juxtaposent puis débordent, dissolvant au passage l’alliage initial. Le constat est pertinent, même si les solutions esquissées n’emportent pas toujours l’adhésion.
Quand Renaud Camus fit paraître Le Grand Remplacement en 2011, peut-être n’imaginait-il pas la fortune de ses mots, surtout en considérant comment ils furent accueillis. On lui a fait de mauvais procès devant les juges et devant l’opinion, les juges le condamnant petitement, l’opinion ayant tendance à lui donner raison, les éditorialistes et (presque tous) les éditeurs à lui donner tort, le moquant et ne l’éditant plus. Il semble que ni les éditorialistes ni les éditeurs ne s’imaginaient la fortune de ses propos ni la constance avec laquelle l’auteur les tient, les défend, les explique et les développe, quitte à s’éditer lui-même.
Dix ans plus tard, voici la cinquième édition, considérablement augmentée puisqu’elle contient tous les discours, conférences, allocutions, articles et entretiens que l’auteur a donnés sur le sujet. Le moins qu’on puisse dire, c’est que sa pensée est construite et son commentaire de l’actualité, sur dix ans, tout à la fois cohérent et probant. Surtout une fois tous deux replacés dans la perspective de ce « remplacisme global » qu’il évoque : il excède largement la seule question du changement de peuple puisqu’il s’agit de changer de civilisation (ou plutôt d’abolir la précédente, car il serait téméraire d’appeler “civilisation” ce qui s’annonce). Voici dix ans d’observations et de méditations qu’on ne peut écarter. n PM