Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Obama, Bush, Trump ou Biden, et tous les autres avant eux, n’ont en fait aucune considération pour la France. Ça ne date pas d’hier : les États-Unis naissants n’ont jamais remercié (ni remboursé !) la royauté française de ses libéralités et de son appui. Au contraire, ils ont, avec beaucoup de continuité, défendu une position égoïste et impérialiste, piétinant allègrement les intérêts français dès que cela leur a paru nécessaire (on vient de le voir avec l’affaire de la flotte turque). Enivrée d’un rêve romantique où La Fayette, horripilant ultratlantiste, caracole à la tête des troupes américaines, la France regarde les États-Unis avec les yeux de Chimène, qu’il s’agisse d’Aristide Briand signant un inepte traité bannissant la guerre ou de Rokhaya Diallo s’abreuvant à longs traits aux finances américaines pour construire sa pensé indigéniste. L’ouvrage des Hurons aligne avec précisions tous les faits et les chiffres qui permettent de comprendre que cette relation franco-américaine est biaisée, déséquilibrée, fantasmatique ; que la guerre culturelle américaine racialiste est une arme de destruction massive contre la société française, arme utilisée chaque année de façon très volontaire ; que la France est en fait ou vassalisée ou satellisée, Sarkozy ou Macron n’obtenant rien et perdant tout, l’industrie française en premier, sans parler de notre influence diplomatique. Le chapitre sur La Fayette est réjouissant tant il apparaît en Bernard Kouchner mâtiné de BHL ; celui sur les frappes syriennes de 2018 est du pur Macron, exalté par la posture et croyant rénover ce qu’il ne comprend pas et qu’il méprise ; celui sur « l’ultratlantisme communautariste et racialiste » glace le sang tant on comprend que les États-Unis comptent sur la décomposition française et s’emploient à l’accélérer à grands coups de milliards – acceptés par un État aveuglé par les finances. Quant à celui sur l’Otan, il est à la fois le vrai diagnostic clinique de l’institution et le tombeau, hélas, de toutes nos velléités d’indépendance. Bref, nous aurions dû divorcer. Mais nous sommes coincés.